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Dossier de la Rédaction

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Repères brouillés

Il est dans la vie des carrières dont rêve tout jeune fonctionnaire. Du fait de l’auréole et de l’enviable manteau de respectabilité qui caractérisent les hauts commis de l’Etat qui les exercent.

Nommés par le président de la République parmi les agents publics reconnus pour leur compétence et leur moralité irréprochable, les inspecteurs d’Etat font partie de ces « happy few » qui suscitent autour d’eux une admiration mêlée de crainte. On ne comprend que mieux, dès lors, l’onde de choc née au sein de l’opinion nationale il y a depuis peu particulièrement dans le microcosme politico-administratif, suite aux sanctions infligées à trois responsables de ce corps d’élite.

Sans plus de détails, la décision du ministre délégué à la présidence chargé du Contrôle supérieur de l’Etat se fonde sur un grief globalisant : « violation des principes déontologiques liés au déroulement des missions du contrôle supérieur de l’Etat, dans le cadre de l’expertise judiciaire et de la collaboration avec le parquet effectuées au port autonome pendant la période 2006-2009 ». En termes plus prosaïques, cela pourrait signifier que les trois responsables sanctionnés se seraient rendus coupables de... corruption. Ou à tout le moins, qu’ils se seraient montrés accessibles aux faveurs. Si de tels faits venaient à être avérés, cela jeterait inévitablement du discrédit sur une caste dont le sceau valait jusqu’alors tout son pesant d’or, dans son champ de compétence de contrôle de la gestion des finances publiques.

Si l’on ne dispose pas pour l’instant de preuves irréfutables des faits portés à la charge des trois présumés coupables, il est clair que le ministre ne pouvait se permettre de sanctionner des collaborateurs de ce niveau sans disposer d’éléments suffisamment consistants à cet effet. Et tout le problème est là : le ver est dans le fruit. Ce qui jette le doute dans les esprits. D’aucuns excipent à l’envi le niveau bas des salaires ainsi que des conditions de travail exécrables pour tenter d’expliquer la banalisation de la corruption dans la Fonction publique camerounaise. Ce qui est loin d’être le cas au Consupe où tout est mis en œuvre pour garantir l’indépendance des responsables par rapport aux structures contrôlées. Il s’agirait donc, à l’évidence, derrière la fameuse « violation des principes déontologiques » évoquée plus haut, d’actes délibérés de corruption, de forfaiture.

Alors, fusent des interrogations : à quand remontent de telles pratiques au sein du Consupe ? Sont-ce les seuls cas connus à ce jour dans l’institution ? Le niveau des responsables mis en cause n’est-il pas de nature à mettre en cause la crédibilité de l’ensemble de la structure ? Comment restaurer confiance et sérénité dans une maison où les repères sont désormais brouillés ? Le seuil de l’intégrité n’a-t-il pas définitivement perdu de sa saveur au Consupe du fait de ses « brebis galeuses » ? Si ceux qui sont chargés de veiller sur la fortune publique sont eux-mêmes accessibles aux faveurs, le combat contre la corruption n’est-il pas perdu d’avance ? Et - débat fondateur – « quel Cameroun voulons-nous pour nos enfants » ? Tout porte à croire que sur cette voie escarpée, bien des chantiers ne sont même pas encore ouverts.


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