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Grands projets miniers : Le lent décollage… - Badel Ndanga Ndinga : «Les projets miniers nécessitent des moyens financiers énormes»

Index de l'article
Grands projets miniers : Le lent décollage…
Cobalt/Nickel de Lomié : La longue attente
Bauxite de Minim, Martap et Ngaoundal : Infrastructures, le goulot d’étranglement
Fer de Mbalam : Après le drame, on avance
Diamond Project Taking Shape
Or : le système D., en attendant l’industrialisation
Badel Ndanga Ndinga : «Les projets miniers nécessitent des moyens financiers énormes»
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Badel Ndanga Ndinga : «Les projets miniers nécessitent des moyens financiers énormes»

Badel Ndanga Ndinga, ministre de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique.

Monsieur le ministre, les projets miniers sont-ils des serpents de mer ? On en parle dans les réunions et séminaires, mais on reste dans l’expectative quant au démarrage des travaux d’exploitation …

A ce jour, sur les quatre projets miniers en cours, notamment le fer de Mbalam, le diamant de Mobilong, le cobalt et le nickel de Nkamouna et éventuellement le fer de Kribi, les travaux se poursuivent. Mais, il faudrait pour nous déterminer sur la période du début des travaux, savoir que les projets miniers ont leurs spécificités. Le premier paramètre, c’est le caractère concurrentiel de l’industrie minière. Si on prend la bauxite, il y en a partout dans le monde. Le Cameroun n’est pas le seul producteur dans le monde. Il faudrait donc qu’à un moment ou  à un autre, qu’il y ait des conditions qui fassent en sorte que la demande permette que l’offre qui sort du Cameroun, effectivement, passe en premier. L’autre caractéristique des projets miniers, c’est qu’ils mettent du temps dans leur processus de gestation. C’est-à-dire que vous pouvez commencer à réfléchir sur le développement d’un permis minier aujourd’hui et au bout de cinq à sept ans, vous n’avez pas terminé. L’autre problème aussi, c’est qu’ils nécessitent des moyens financiers énormes. Si vous prenez, par exemple, le projet cobalt-nickel de Nkamouna, c’est 400 millions de dollars. Ce sont des projets qui sont à forte intensité  capitalistique. C’est-à-dire c’est le rapport de l’investissement sur le chiffre d’affaires. A la date d’aujourd’hui, chacun des projets sus-cités a ses petites difficultés. Pour ce qui est du  fer de Mbalam, il y a un problème d’infrastructures et d’énergie. Pour la bauxite de Minim Martap, il y a aussi le problème d’infrastructures et d’énergie. N’oublions pas aussi le port en eau profonde de Kribi parce que tous ces produits qui seront extraits seront évacués à partir de ce port. Donc, tant que tout cela n’est pas résolu, les investisseurs se demandent si ce n’est pas bien de reculer et attendre de voir plus clair dans ces projets.

L’entreprise Geovic détient un permis d’exploitation depuis près d’une dizaine d’années. Et le désespoir envahit déjà les populations riveraines. Qu’est-ce qui justifie cette lenteur ?

Nous avons parlé tout à l’heure de la longue durée de gestation de projet.  Ce projet-là est comme tous les autres. Sa période de gestation est assez longue, c’est normal. Mais à ce problème, il convient d’ajouter celui de la détermination du « process » de raffinage du cobalt qui est en cours. Tout cela fait que le projet connaît un retard.

Il se dit que ce permis a été octroyé sans que les études préalables soient faites, sans qu’on s’assure que la société a des partenaires capables de développer le projet et qu’aujourd’hui, Geovic fait ce qu’elle aurait dû faire avant d’introduire sa demande d’exploitation…

Disons que ce n’est pas exactement cela. Geovic, lorsqu’elle introduit sa demande d’exploitation, elle le fait sur la base d’une étude de faisabilité et des réserves qui ne sont pas démenties aujourd’hui. C’est la preuve que  la société avait réellement les capacités techniques pour mettre le gisement en exploitation. Ceci dit, il peut y avoir un problème de financement, mais il n’appartient pas qu’à Geovic tout seul. L’Etat du Cameroun à travers la SNI, contrôle 39,5%  du capital de la société. Geovic a en fonds propres 20 %,  et des privés nationaux que la SNI porte ont 19,5 %. Lorsqu’on fait des appels de fonds, il faut bien que quelqu’un paye. Or, je crois qu’aujourd’hui, tous les appels de fonds n’ont pas été honorés. Donc, nous sommes aussi en partie responsables du retard dans le démarrage du projet.

L’Etat à travers la SNI, a mis dans le projet Geovic 10 milliards de F. A quoi a servi ce placement et qu’est-ce que la SNI y a gagné ?

La SNI en tant que bras séculier de l’Etat en matière d’investissement a pris des actions dans Geovic. Elle a pour obligation de répondre chaque fois qu’elle est sollicitée aux appels de fonds de la société. Ces appels de fonds sont nécessaires pour la poursuite des travaux et du projet. Dans cette perspective, des études d’ingénierie se poursuivent, sans compter que quelques études de terrain devraient être faites, des études de faisabilité bancables également qui normalement doivent être déposées au mois de novembre, devaient être financées sous ces fonds-là. La SNI ne met pas l’argent pour un retour direct des fonds engagés ; elle va récupérer ces fonds lorsqu’on va entrer en exploitation.

Plusieurs sociétés aujourd’hui ont bouclé les études de faisabilité de leurs projets. Qui et comment vérifie-t-on l’exactitude des informations contenues dans les documents ?

Au regard de la loi, nous ne devons pas vérifier ces contenus dans la mesure où la société est responsable de ce qu’elle déclare. C’est elle qui fait son projet. L’Etat du Cameroun attend juste les bénéfices qui peuvent être calculés sur la base de ces études de faisabilité. Mais l’Etat s’est dit, dans la mesure où il prend des parts supplémentaires dans les projets, l’Etat peut prendre en dehors des 10 % gratuits,, 15% supplémentaires. C’est dans le cadre de ce supplément que l’Etat peut chercher à savoir ce qu’il y a derrière les études de faisabilité. Néanmoins, on vérifie les études de faisabilité. Un projet minier est basé sur le tonnage et la teneur. Une fois que vous savez qu’est-ce qu’on va produire et à combien ce sera vendu, on peut facilement dérouler le reste de la procédure. Par ailleurs, pour les autres aspects comme la fiscalité, on sait qu’il y a une somme que  la société verse comme impôt.

Le financement de la contre-expertise n’est pas inscrit dans le budget 2010. Comment contournez-vous la difficulté ?

C’est vrai que ce n’est pas inscrit au budget 2010. Mais, l’Etat peut se donner les moyens lorsque les besoins se font ressentir. Ce ne sera pas la première fois qu’on bénéficiera d’un budget additionnel pour des études bien précises.

Quelles sont les mesures prises pour contraindre les entreprises extractives à approvisionner suffisamment le marché national au moment de la production ?

En règle générale, dans la convention minière, nous avons pris l’habitude de retenir 15% de la production qui doit être transformée sur place. Notre préoccupation se trouve plutôt au niveau de l’utilisation. Le projet de fer de Mbalam c’est 35 millions de tonnes par an. 15% représente  à peu près 5 millions de tonnes de fer qu’il faudra transformer. Si vous regardez les statistiques, la consommation du Cameroun n’excède pas les 500.000 tonnes. Donc, nous risquons d’avoir un surplus.

Le cas de Cameroon Alumina Limited est préoccupant. L’entreprise insiste en vain qu’il n’est pas souhaitable d’inclure la construction du chemin de fer Edéa-Kribi dans le coût du projet de la bauxite. L’Etat ne peut-il pas trouver des financements auprès des bailleurs pour débloquer la situation actuelle ?

Je peux vous dire que la situation de Cameroon Alumina Limited est en train d’évoluer parce que les responsables se sont rendus à l’évidence que ce gisement est négligé depuis 50 ans et que si on n’a pas pu le mettre en exploitation, c’est à cause des infrastructures qui manquent. Ils sont en train d’évoluer. Ils vont d’ailleurs tenir un conseil d’administration bientôt. Ils ont promis à notre hiérarchie d’examiner favorablement la possibilité de prendre en charge les infrastructures. C’est la voie de chemin de fer Makondo-Kribi, 140 km. Mais, il y a un trop de réalignement de la voie du Nord, Ngaoundéré-Makondo qui doit aussi être faite.

Propos recueillis par Josiane TCHAKOUNTE



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