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Dossier de la Rédaction

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Grands projets miniers : Le lent décollage…

Index de l'article
Grands projets miniers : Le lent décollage…
Cobalt/Nickel de Lomié : La longue attente
Bauxite de Minim, Martap et Ngaoundal : Infrastructures, le goulot d’étranglement
Fer de Mbalam : Après le drame, on avance
Diamond Project Taking Shape
Or : le système D., en attendant l’industrialisation
Badel Ndanga Ndinga : «Les projets miniers nécessitent des moyens financiers énormes»
Money is the Real Issue
Toutes les pages

Le Cameroun  est un scandale géologique. De nombreux experts s’accordent, en effet, sur le potentiel du sous-sol camerounais. Et  pendant longtemps l’idée a circulé  au point où on a tous fini par y croire. Du reste, au cours de la dernière décennie singulièrement, des découvertes parfois de classe mondiale, sont mises en évidence au Cameroun (bauxite, rutile, nickel et cobalt) et dans une moindre mesure, fer et or.  Et il y a eu un tel ramdam autour des richesses du sous-sol camerounais que les populations attendent avec impatience le printemps minier qui pourrait contribuer de façon considérable à l’amélioration de leurs conditions d’existence.

Une chose est certaine, il y a un frémissement certain dans le secteur minier. La convention relative à l’exploitation du diamant de Mobilong a été signée entre le gouvernement et la société coréenne C&K Mining le 09 juillet dernier. N’eût été le crash d’avion qui a tué l’ensemble du conseil d’administration de Sundance Resources Limited (le partenaire financier de Cam Iron dans le projet) le 19 juin 2010, les négociations de la convention minière du projet d’exploitation du fer de Mbalam (Est-Cameroun) seraient  bien avancées. La demande a déjà été introduite au ministère de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique.

Cameroon Alumina Limited, elle, a largement communiqué sur son plan d’exploitation de la bauxite de Minim-Martap et de Ngaoundal et ses réalisations sociales en faveur des populations riveraines. Elle a terminé les études préalables et a introduit elle aussi, son projet de convention minière. CAPAM (Cadre d’appui et de promotion de l’artisanat minier) vient de rendre public le rapport de la première phase de ses activités. Autres indicateurs pour souligner l’effervescence dans le secteur: la révision de la loi N° 001 du 16 avril 2001 portant code minier. Cette loi a été votée par l’Assemblée nationale au cours de sa session de juin 2010. On attend sa promulgation. On espère du nouveau code minier qu’il soit plus incitatif.

Faut-il le souligner, 2001 demeure une année importante dans la promotion du secteur minier au Cameroun. Cette année-là, la vieille loi minière de 1964 a été révisée donnant naissance à celle de 2001 qui vient de repasser elle aussi à l’Assemblée nationale. C’est aussi en 2001 que sont publiés, la carte thématique minière et son livre explicatif «Ressources minérales du Cameroun », des documents actualisés qui font un inventaire des ressources dont regorge le pays. Un des coauteurs de ces manuels, Paul Ntep Ngwet fait remarquer que depuis lors, l’attrait des investisseurs et des opérateurs miniers est soutenu avec un intérêt remarquable pour l’exploitation du sous-sol du Cameroun.

De Caminco à Camina en passant par Kocam Mining, Geovic, Cam Iron, Cameroon Alumina Limited,  C&K Mining, il y a eu une flopée d’entreprises, plus ou moins actives. Chacune tient un projet précis même si l’enthousiasme sur le terrain est diversement apprécié. Combien de fois ces projets sont cités parmi ceux qui doivent consacrer l’envol économique du pays ! Et même si ça bouge dans le secteur, l’économie ne ressent encore rien. Hormis le pétrole, l’apport des mines dans le PIB reste insignifiant : 0,13% seulement, selon des informations obtenues au ministère de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique.

Toujours est-il que si le potentiel du Cameroun est enviable. Il reste que le public dispose de peu d’informations sur ce qui se passe sur les sites. L’an dernier, le ministère de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique a organisé le premier forum minier pour communiquer sur le sujet et envisager l’avenir avec les multiples projets enregistrés.

Pour certains, des échéances étaient inscrites pour l’année en cours, pour d’autres, on envisage la phase ultime de démarrage l’an prochain. Dans quatre mois, on sera rendu à la fin de l’année 2010 et la vitesse de croisière n’est pas encore atteinte. Certes, on dénombre au 1er mars 2010, 42 compagnies nationales et étrangères présentes dans le secteur minier au Cameroun. Elles se partagent 91 titres déjà octroyés contre un seul avant 2003. Sur les 91 titres, il y a quatre permis d’exploitation et 87 permis de recherche. Néanmoins, environ 40% de ces permis ne font l’objet d’aucune activité. Quelles sont les contraintes dans le processus d’exploitation minière ? Le dossier de CT.

Simon Pierre ETOUNDI et Jeanine FANKAM


Cobalt/Nickel de Lomié : La longue attente


Sept ans après l’attribution du permis d’exploitation, le projet tarde toujours à prendre son envol.

Le projet d’exploitation du cobalt et du nickel de Nkamouna près de Lomié à l’Est Cameroun n’est pas pour le moment le sujet  à l’ordre du jour dans les conversations dans la localité.  Que ce soit à Mindourou ou à Lomié,  les populations semblent avoir perdu espoir de voir extraire l’imposant gisement de minerai qui sommeille sous leurs pieds dans un futur proche.  Le scepticisme est grandissant au fur et à mesure que le temps passe. Le séjour que nous venons d’effectuer sur les rives des fleuves Dja et Mpomo a permis de constater le désarroi qui gagne les riverains qui avaient pourtant fondé de l’espoir sur le projet en 2003 lors de l’attribution du permis d’exploitation à l’entreprise Geovic. Bien plus,  même du côté des autorités administratives, des élus locaux et des élites, les propos ne rassurent guère. La plupart abordent la question avec scepticisme. «Je doute fort que ce projet se concrétise d’ici peu. Depuis qu’on nous casse les oreilles avec cette histoire, rien n’a évolué», lance courroucé un homme politique de la localité.

A Kongo, localité située à cheval entre Lomié et Nkamouna, des bâtisses ont été érigées en matériaux provisoires. Des sources signalent que ce sont  des bâtiments censés abriter à l’avenir les services administratifs de Geovic. A une dizaine de kilomètres plus loin à Nkamouna, épicentre du projet,  une vaste étendue de forêt a été dévastée. Les mêmes sources précisent qu’à l’endroit  est prévue la construction de la base-vie du personnel au cas où le projet venait à se matérialiser.

Or, le sous-sol de Nkamouna, selon des études d’experts en la matière, est un véritable «scandale géologique». Les chiffres à eux seuls donnent du tournis. Les réserves  mises en évidence sur une partie du gisement sont actuellement de l’ordre de 100 millions de tonnes de minerai à 0,2% de cobalt, 0,72% de nickel et 3,71% de manganèse. On parle d’un investissement initial évalué à 418 millions de dollars, hormis la construction du port en eau profonde de Kribi.

Au ministère de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique, .certaines sources soulignent que le projet reste grippé du fait des problèmes d’actionnariat ayant entraîné l’entrée de la Société nationale d’investissement (SNI) dans le capital social. Soit 39,5% des parts d’actions évaluées à 44 milliards de francs acquises par l’Etat. On parle d’une dotation de 30 milliards inscrite dans le collectif budgétaire de septembre 2008. A ce jour, aucun crédit n’a été débloqué au profit de la SNI. Une situation qui est loin de garantir sa solvabilité et son maintien dans ledit projet. D’autres sources par contre, parlent des contrecoups de la crise financière internationale dont serait affectée Geovic. Ce qui a conduit à la révision de l’étude de faisabilité dont les résultats étaient censés être publiés en mars dernier. Pour un démarrage effectif des travaux  en fin juin 2010. Jusqu’à ce jour, rien n’indique que quelque chose a véritablement bougé.

A la direction générale de l’entreprise Geovic au quartier Bastos à Yaoundé, l’on cultive le secret absolu sur le sujet. Surtout quand il s’agit des hommes des médias à la recherche de l’information. Nos multiples tentatives à vouloir rencontrer les différents responsables pour échanger sur la question se sont avérées vaines. La demande d’audience adressée au directeur général est restée lettre morte jusqu’au moment où nous mettions sous presse. Même si en ces lieux, le service tourne à plein régime, l’on semble s’être arrangé pour que rien ne filtre ou qu’aucun document  sur ledit projet ne traîne aux yeux du visiteur.

Sainclair MEZING


Bauxite de Minim, Martap et Ngaoundal : Infrastructures, le goulot d’étranglement

Les promoteurs et l’Etat ont eu du mal à accorder leurs violons sur le sujet. Cameroon Alumina Limited (CAL) a finalement accepté de financer les études de faisabilité bancable.

Doit-on intégrer ou non le coût des infrastructures de transport dans l’enveloppe global du projet d’exploitation de la bauxite de la région de l’Adamaoua ? Qui doit assumer la construction de ces infrastructures, l’Etat ou Cameroon Alumina limited,  promoteur du projet ? Les deux parties ont eu du mal à s’entendre sur l’option à prendre. Alpha Barry, représentant du projet au Cameroun, soutenait que la construction des infrastructures est une mission de l’Etat qui peut solliciter des financements adéquats auprès des bailleurs de fonds avec des facilités que les privés ne peuvent obtenir. L’Etat de son côté, tenait à ce que CAL s’implique dans la construction des infrastructures de transport liées à l’exploitation de la bauxite de la région de l’Adamaoua. Le projet a longtemps marqué le pas à cause de ce désaccord. Le dénouement a eu lieu le 18 août dernier, au cours d’une audience accordée par le Premier ministre, chef du gouvernement à Eric Lavalou, directeur du projet. CAL a consenti à prendre en charge les coûts de réalisation des études de faisabilité bancables de ces infrastructures dans la perspective de la recherche du financement. Cela veut dire ceci, explique Alpha Barry: « CAL  endosse les dépenses liées aux études de faisabilité bancables des infrastructures de transport à construire et après, on cherche un partenaire pour libérer les fonds à des coûts favorables ».

En effet, le projet d’exploitation de la bauxite de la région de l’Adamaoua est tributaire de plusieurs besoins en infrastructures. En plus de l’impératif de construction du port en eau profonde de Kribi (280 milliards de Fcfa pour la première phase) qui permettra l’évacuation, la construction de 140 km de rail sur la bretelle Makondo-Kribi (135 milliards de F) est incontournable pour acheminer la bauxite vers la côte. De même, il faudra réhabiliter le chemin de fer Douala-Ngaoundéré (15 milliards de F). Un investissement que CAL souhaitait que le gouvernement assume. C’est pourquoi, les coûts afférents à la construction ou à l’aménagement des infrastructures n’ont pas été pris en compte dans le coût total du projet évalué à 4,100 milliards de dollars dont 100 millions de dollars pour la fraction mine et 4 milliards de dollars pour la raffinerie.

Deux permis de recherche sont octroyés à Cameroun Alumina Limited (CAL) en août 2009 pour le projet d’exploitation de la bauxite de Minim, Martap et Ngaoundal. La société Hydromine inc a obtenu le permis d’exploration des deux gisements en 2005 avant de la céder à CAL. Dans le projet, Hydromine inc détient 10% des actions contre 90% détenues par Cameroon Alumina Limited.  A ce jour, les études de faisabilité et d’impact environnemental du projet ont été réalisées. Un plan de développement minier a été établi. Les résultats des travaux d’exploration présentés déclarent des réserves de bauxite de 554 millions de tonnes. Les réserves exploitables, elles, sont évaluées à 458 millions de tonnes de minerai. Cameroon Alumina estime que des réserves additionnelles de 100 à 200 millions de tonnes pourraient également être définies. Sur cette base, CAL compte exploiter les gisements à une cadence de 7 millions de tonnes de bauxite par an (3,5 millions de tonnes d’alumine). Elle vient d’introduire une demande de permis d’exploitation et attend des négociations en vue de l’obtention de la convention minière.

L’exploitation de la bauxite de Minim Martap et Ngaoundal est liée à la construction d’une unité de transformation locale de bauxite en alumine. C’est une conditionnalité, puisque la bauxite brute n’est pas profitable. Il faut une première transformation locale pour donner au produit une plus-value. L’usine de production de l’alumine doit se situer dans la zone de production.

Jeanine FANKAM


Fer de Mbalam : Après le drame, on avance

La convention minière sera bientôt négociée. 

Le 19 juin 2010, un accident d’avion a coûté la vie à une dizaine de membres du Conseil d’administration de Sundance Resources Ltd partenaire financier australien de Cam Iron dans le projet. Le crash a eu lieu dans la localité de Yangadou au Congo. Le Conseil d’administration de Sundance qui s’est tenu la veille pour la première fois au Cameroun se déportait au Congo sur la prolongation du gisement basé au Cameroun. Ce fut un grand drame pour Sundance et Cam Iron. Heureusement, le projet n’a souffert que le temps du deuil, si on s’en tient à la suite des événements. Un nouveau staff a été immédiatement constitué et conduit par George Jones, ancien PCA de Sundance qui connaît bien le projet. Ce nouveau conseil a séjourné au Cameroun à la fin du mois de juillet. Avec le gouvernement, il a convenu de la nécessité d’accélérer le processus de mise en valeur du projet. Le coût total est estimé à 3,5 milliards de dollars.

D’après Roger Bogne, DG de Cam Iron, 50 milliards de Fcfa ont déjà été investis. Une production annuelle de 35 millions de tonnes pendant au moins 20 ans est envisagée. Les promoteurs pensent que le projet va générer environ 3.000 emplois. Les négociations en vue de l’établissement de la convention minière sont imminentes. 

La société Cam Iron conduit ce projet depuis le 27 septembre 2005, date à laquelle lui a été délivré le permis de recherche. Les promoteurs auraient déjà mis en évidence 220 millions de tonnes de minerais riches et 2,2 milliards de tonnes de minerais moyens. Ils estiment que ces volumes sont suffisants pour envisager l’exploitation du gisement qui a donc une continuité au Congo-Brazzaville. Ce gisement proche constitue un bonus pour l’exploitabilité du fer de Mbalam. Selon le directeur des mines et de la géologie, Guillaume Mananga, le Cameroun ne s’oppose pas au jumelage avec le projet du Congo, à condition que le projet de Mbalam ne soit pas dépendant de celui de ce pays voisin. Sundance détient les 90% de part d’actions dans le projet, contre 10% par la société Cam Iron. La construction d’une infrastructure de transport de Mbalam jusqu’à la côte maritime de Kribi est une contrainte. L’option du gouvernement étant la construction du chemin de fer, précise Guillaume Mananga.

JF


Diamond Project Taking Shape

Plans are underway to take the giant Mobilong project off the ground by the end of the year.

Cameroon’s diamond reserves reportedly stand at over 736 million carats and analysts say this could catapult the country to one of the leading diamond exporters when exploitation gets underway. The task of realising this dream rests on the shoulders of a joint Cameroon-Korean company, C&K Mining, which made the discovery. Records show that in June 2009 gem-quality and industrial diamonds were discovered at Mobilong, located southeast of Yokadouma, Boumba and Ngoko Division of the East Region.

While C&K Mining waits for an exploitation licence to effectively take the project off the ground hopefully towards the end of 2010, groundwork is ongoing to prepare the environment for efficiency when the project takes shape. On July 9, 2010 the governments of Cameroon and Korea signed the diamond mining agreement. The agreement was signed at the Prime Minister’s office by the Minister of Industries, Mines and Technological Development, Badel Ndanga Ndinga for Cameroon while C&K Mining’s Chief Executive Officer, Duk-Kyun Oh signed for his company. This was under the auspices of the Prime Minister, Philemon Yang. Mr Duk-Kyun Oh in a statement to the press during the ceremony said C&K Mining company has mobilised enormous financial, equipment and human resources to begin aspects of the mine development as soon as the mining lease is issued. The agreement is said to be an intermediary step towards obtaining an exploitation licence. All efforts to get up-to-date information on the project failed as the company’s resource persons are reportedly on an annual leave and would only resume work in September.

However, initial production will reportedly start at the alluvial level with an annual output of 50,000 carats and is expected to rise to over 800,000 or one million carats when exploitation reaches high gear. Over 1,500 direct and 5,000 indirect jobs are up for grasp as well as plans to develop social programmes like schools, hospitals, potable water and other social amenities to the local population. According to a document from the Department of Mines and Geology of the Ministry of Industries, Mines and Technological Development, outlining the state of advancement of mining projects in Cameroon, the Mobilong diamond project will from the start put in the market 6,600 carats of diamond.

C&K Mining was served a Mobilong mining research permit on April 26, 2006 and renewed on April 25, 2009 after which they declared that the area contains 230,000 carats of exploitable diamond. The exploitation licence is expected to be preceded by the presentation of the project’s feasibility studies.

Godlove BAINKONG


Or : le système D., en attendant l’industrialisation

Ici, on parle de "canalisation" en envisageant la mécanisation poussée.Pendant ce temps, les clandestins sévissent.

Le Cadre d’appui et de promotion à l’artisanat minier (CAPAM) vient de terminer la mise en œuvre de sa première phase d’activité qui s’étendait sur la période 2005-2009. Le rapport déposé indique que durant cette période, CAPAM, en partenariat avec la fédération des unions de Gicamine et autres sociétés, « s’est investi dans l’opération de sauvetage de six tonnes d’or susceptibles d’être ennoyées avec la mise en eau du barrage de Lom Pangar ».  En fin 2009, le CAPAM est implanté dans 24 arrondissements repartis dans six régions du pays : l’Est, l’Adamaoua, le Sud, le Centre, le Littoral. Les mêmes sources documentaires informent qu’un financement de 4,5 milliards de Fcfa exécutés sur la période ci-dessus a permis d’asseoir le programme dans les localités indiquées. Ce qui a permis la canalisation de 425 kg d’or  dans les circuits formels de l’économie, soit 120 kg par canalisation directe du CAPAM et 305 kg canalisés par ses partenaires.

Son coordonnateur, Paul Ntep Gwet projette au terme de la 2e< phase du programme qui court de 2010 à 2015, la canalisation de 10 700 kg d’or représentant approximativement la production par an du Burkina-Faso. Mais on pose un préalable afin que cet objectif soit atteint : « Que les éléments de force de sécurité soient mis en appui avec la brigade minière du CAPAM pour lutter contre les trafiquants ». Ils sont tapis dans l’ombre et évoluent dans les circuits informels. Ces clandestins sont désignés comme l’un des obstacles majeurs à l’exploitation de la petite mine. Selon les statistiques fournies par le CAPAM, les clandestins écoulent plus de 90% de la canalisation dans le marché noir.

A côté de l’or, la structure déclare avoir canalisé 460 carats de diamants entre 2005 et 2009. Mais l’activité est suspendue du fait de la non finalisation de l’adhésion du Cameroun au processus de Kimberley. La deuxième phase de son programme devrait renforcer la mécanisation poussée de la petite mine qui a démarré au cours de la mise en œuvre de la première phase. A l’horizon 2015, Paul Ntep Gwet compte mobiliser environ 60.000 emplois directs. Le coût de cette deuxième phase est estimé à 210 milliards de Fcfa avec pour cahier de charges, outre la valorisation des substances précieuses, l’exploitation des substances énergétiques (uranium), les métaux de bases (rutile, étain, le fer), etc. Il faut noter que dans cette deuxième phase est mise en œuvre par le Programme Appui au développement de l’activité minière et le plan de financement des 210 milliards se décline comme suit : 7,4% Ppte, 36,2% pour renforcement de la réserve d’Or (Minfi-BEAC), 32,9% Revolving de la canalisation, BIP, 2,7% ; contribution du Programme : 13,8% ; IADM-C2D (Initiative pour l’allègement de la dette multilatérale) 2,9%, contribution des privés, environ 4%. Dans ce programme quinquennal, il est prévu que CAPAM s’étende sur l’ensemble des 371 arrondissements du pays, car chaque arrondissement a sa spécificité minière dont le potentiel mérite d’être valorisé. Mais on devrait trouver des moyens d’intéresser davantage les communautés aux activités de CAPAM et décourager leurs complicités avec les clandestins.

Jeanine FANKAM


Badel Ndanga Ndinga : «Les projets miniers nécessitent des moyens financiers énormes»

Badel Ndanga Ndinga, ministre de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique.

Monsieur le ministre, les projets miniers sont-ils des serpents de mer ? On en parle dans les réunions et séminaires, mais on reste dans l’expectative quant au démarrage des travaux d’exploitation …

A ce jour, sur les quatre projets miniers en cours, notamment le fer de Mbalam, le diamant de Mobilong, le cobalt et le nickel de Nkamouna et éventuellement le fer de Kribi, les travaux se poursuivent. Mais, il faudrait pour nous déterminer sur la période du début des travaux, savoir que les projets miniers ont leurs spécificités. Le premier paramètre, c’est le caractère concurrentiel de l’industrie minière. Si on prend la bauxite, il y en a partout dans le monde. Le Cameroun n’est pas le seul producteur dans le monde. Il faudrait donc qu’à un moment ou  à un autre, qu’il y ait des conditions qui fassent en sorte que la demande permette que l’offre qui sort du Cameroun, effectivement, passe en premier. L’autre caractéristique des projets miniers, c’est qu’ils mettent du temps dans leur processus de gestation. C’est-à-dire que vous pouvez commencer à réfléchir sur le développement d’un permis minier aujourd’hui et au bout de cinq à sept ans, vous n’avez pas terminé. L’autre problème aussi, c’est qu’ils nécessitent des moyens financiers énormes. Si vous prenez, par exemple, le projet cobalt-nickel de Nkamouna, c’est 400 millions de dollars. Ce sont des projets qui sont à forte intensité  capitalistique. C’est-à-dire c’est le rapport de l’investissement sur le chiffre d’affaires. A la date d’aujourd’hui, chacun des projets sus-cités a ses petites difficultés. Pour ce qui est du  fer de Mbalam, il y a un problème d’infrastructures et d’énergie. Pour la bauxite de Minim Martap, il y a aussi le problème d’infrastructures et d’énergie. N’oublions pas aussi le port en eau profonde de Kribi parce que tous ces produits qui seront extraits seront évacués à partir de ce port. Donc, tant que tout cela n’est pas résolu, les investisseurs se demandent si ce n’est pas bien de reculer et attendre de voir plus clair dans ces projets.

L’entreprise Geovic détient un permis d’exploitation depuis près d’une dizaine d’années. Et le désespoir envahit déjà les populations riveraines. Qu’est-ce qui justifie cette lenteur ?

Nous avons parlé tout à l’heure de la longue durée de gestation de projet.  Ce projet-là est comme tous les autres. Sa période de gestation est assez longue, c’est normal. Mais à ce problème, il convient d’ajouter celui de la détermination du « process » de raffinage du cobalt qui est en cours. Tout cela fait que le projet connaît un retard.

Il se dit que ce permis a été octroyé sans que les études préalables soient faites, sans qu’on s’assure que la société a des partenaires capables de développer le projet et qu’aujourd’hui, Geovic fait ce qu’elle aurait dû faire avant d’introduire sa demande d’exploitation…

Disons que ce n’est pas exactement cela. Geovic, lorsqu’elle introduit sa demande d’exploitation, elle le fait sur la base d’une étude de faisabilité et des réserves qui ne sont pas démenties aujourd’hui. C’est la preuve que  la société avait réellement les capacités techniques pour mettre le gisement en exploitation. Ceci dit, il peut y avoir un problème de financement, mais il n’appartient pas qu’à Geovic tout seul. L’Etat du Cameroun à travers la SNI, contrôle 39,5%  du capital de la société. Geovic a en fonds propres 20 %,  et des privés nationaux que la SNI porte ont 19,5 %. Lorsqu’on fait des appels de fonds, il faut bien que quelqu’un paye. Or, je crois qu’aujourd’hui, tous les appels de fonds n’ont pas été honorés. Donc, nous sommes aussi en partie responsables du retard dans le démarrage du projet.

L’Etat à travers la SNI, a mis dans le projet Geovic 10 milliards de F. A quoi a servi ce placement et qu’est-ce que la SNI y a gagné ?

La SNI en tant que bras séculier de l’Etat en matière d’investissement a pris des actions dans Geovic. Elle a pour obligation de répondre chaque fois qu’elle est sollicitée aux appels de fonds de la société. Ces appels de fonds sont nécessaires pour la poursuite des travaux et du projet. Dans cette perspective, des études d’ingénierie se poursuivent, sans compter que quelques études de terrain devraient être faites, des études de faisabilité bancables également qui normalement doivent être déposées au mois de novembre, devaient être financées sous ces fonds-là. La SNI ne met pas l’argent pour un retour direct des fonds engagés ; elle va récupérer ces fonds lorsqu’on va entrer en exploitation.

Plusieurs sociétés aujourd’hui ont bouclé les études de faisabilité de leurs projets. Qui et comment vérifie-t-on l’exactitude des informations contenues dans les documents ?

Au regard de la loi, nous ne devons pas vérifier ces contenus dans la mesure où la société est responsable de ce qu’elle déclare. C’est elle qui fait son projet. L’Etat du Cameroun attend juste les bénéfices qui peuvent être calculés sur la base de ces études de faisabilité. Mais l’Etat s’est dit, dans la mesure où il prend des parts supplémentaires dans les projets, l’Etat peut prendre en dehors des 10 % gratuits,, 15% supplémentaires. C’est dans le cadre de ce supplément que l’Etat peut chercher à savoir ce qu’il y a derrière les études de faisabilité. Néanmoins, on vérifie les études de faisabilité. Un projet minier est basé sur le tonnage et la teneur. Une fois que vous savez qu’est-ce qu’on va produire et à combien ce sera vendu, on peut facilement dérouler le reste de la procédure. Par ailleurs, pour les autres aspects comme la fiscalité, on sait qu’il y a une somme que  la société verse comme impôt.

Le financement de la contre-expertise n’est pas inscrit dans le budget 2010. Comment contournez-vous la difficulté ?

C’est vrai que ce n’est pas inscrit au budget 2010. Mais, l’Etat peut se donner les moyens lorsque les besoins se font ressentir. Ce ne sera pas la première fois qu’on bénéficiera d’un budget additionnel pour des études bien précises.

Quelles sont les mesures prises pour contraindre les entreprises extractives à approvisionner suffisamment le marché national au moment de la production ?

En règle générale, dans la convention minière, nous avons pris l’habitude de retenir 15% de la production qui doit être transformée sur place. Notre préoccupation se trouve plutôt au niveau de l’utilisation. Le projet de fer de Mbalam c’est 35 millions de tonnes par an. 15% représente  à peu près 5 millions de tonnes de fer qu’il faudra transformer. Si vous regardez les statistiques, la consommation du Cameroun n’excède pas les 500.000 tonnes. Donc, nous risquons d’avoir un surplus.

Le cas de Cameroon Alumina Limited est préoccupant. L’entreprise insiste en vain qu’il n’est pas souhaitable d’inclure la construction du chemin de fer Edéa-Kribi dans le coût du projet de la bauxite. L’Etat ne peut-il pas trouver des financements auprès des bailleurs pour débloquer la situation actuelle ?

Je peux vous dire que la situation de Cameroon Alumina Limited est en train d’évoluer parce que les responsables se sont rendus à l’évidence que ce gisement est négligé depuis 50 ans et que si on n’a pas pu le mettre en exploitation, c’est à cause des infrastructures qui manquent. Ils sont en train d’évoluer. Ils vont d’ailleurs tenir un conseil d’administration bientôt. Ils ont promis à notre hiérarchie d’examiner favorablement la possibilité de prendre en charge les infrastructures. C’est la voie de chemin de fer Makondo-Kribi, 140 km. Mais, il y a un trop de réalignement de la voie du Nord, Ngaoundéré-Makondo qui doit aussi être faite.

Propos recueillis par Josiane TCHAKOUNTE


Money is the Real Issue

If Cameroon has one thing to boast of, it is the riches beneath its soil. Records are quite clear. The country is basking in minerals and is reportedly one of the World’s leading cobalt deposits. The minerals are spread all over the territory. Some have been discovered while others are yet to be discovered. Even areas that never dreamt of having an iota of mineral now boast of the resource in significant quantity. The latest of such is Donga Mantung in the North West Region, where the Artisan Promotion and Support Programme (CAPAM) has confirmed the discovery of gold. In the East Region, several minerals abound, gold, cobalt, nickel, manganese, and Iron ore.

Nkamouna’s proven ore reserves located a few kilometres east of Lomie, are 54.7 million tonnes at average grades of 0.25 percent cobalt, 0.69 percent nickel, and 1.33 percent manganese, according to Geovic Cameroon. This reserve yields 11.7 million tonnes of concentrates grading 0.74 percent cobalt, 0.99 percent nickel, and 3.78 percent manganese. In Mbalam where Cameroon Iron in collaboration with Australia’s Sundance Resources Company limited intend to operate, Iron ore deposits are estimated at over 2.5 billion tonnes. In the same vein recent report says the country could be having not less than 700 million tonnes of bauxite deposits, with particular concentration in Minim Marta in Adamawa Region.

These potentials have kept no one indifferent, reason why the past years have witnessed waves of influx from foreign mining companies. So far, only one of such companies, Geovic Cameroon has been able to grab a mining licence. According to the Minister of Industries, Mines and Technological Development, Badel Ndanga Ndinga, government, as at December last year, issued exploration licences to 87 companies in the solid mining sub sector. Unfortunately, only 40 per cent of the national territory is explored.

In spite of the influx, very little seem to have changed in the sector. The question on every lip is why the foot dragging at the time the country badly needs that its development projects take off? Is it the administration that is dragging its feet or is it that companies soliciting mining licences are not viable enough? Government has been categorical about this. Cameroon wants its minerals tapped. But this must be handled by serious companies; those that are capable of delivering the goods. Mining is not like agriculture, an official in the Ministry of Industries, Mines and Technological Development commented. Mining demands a lot of investment. From every indication, most companies wishing to dig the country’s minerals have no proven financial strength. Some want to first grab the licence before looking for cash.

The administration is apparently dissatisfied with the performance of companies that have made in-roots into Cameroon mining. Several years after the first licence was issued, the project concern remains virtually grounded for reasons which are not far from money. So, the real problem in this sector is money.

LUKONG Pius NYUYLIME

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