Chez les tout-petits, rentrée scolaire rime avec séparation, mais aussi joie des retrouvailles.
C’est par des pleurs que la petite Adjidja a débuté son année scolaire lundir matin à l’école maternelle de Mvolyé-Efoulan A. La fillette n’a pas supporté l’idée de se voir abandonnée par sa mère au milieu des inconnus que représentent encore pour elle sa maîtresse et les autres élèves de sa classe. Pourtant, pendant longtemps, elle aura exprimé son désir d’aller à l’école. « Elle cherchait à suivre ses frères et pleurait parfois lorsqu’ils partaient le matin. Et lorsque je lui ai dit que je l’amènerai à l’école, elle a affiché sa satisfaction. Toutefois, je m’attendais à ce que ça se passe comme ça», révèle Halimatou Moussa, sa mère. « C’est difficile parce qu’ils viennent à l’école pour la première fois. C’est la première rupture, le vrai sevrage », explique Christiane Essono, maîtresse de Moyenne section. Géneviève Kpwang, la directrice, parle d’un concert de pleurs tous les ans à la rentrée dans l’établissement. La maîtresse d’ajouter : « Parfois nous sommes obligées de jouer le rôle de maman ou de nourrice. On les porte, on les cajole, on leur chante des berceuses. Ou on engage des petits chants et autres mouvements d’ensemble qu’on varie jusqu’à trouver celui qui va les intéresser. Toujours est-il qu’il faut bien négocier cette transition, sinon l’enfant peut être frustré. Et cela peut l’amener à détester l’école.»
Contrairement à Adjidja, les neuf autres nouveaux élèves auront été plutôt sages en ce jour de rentrée scolaire, d’après Christiane Essono. Dans d’autres classes, en grande section notamment, c’est surtout la joie des retrouvailles. Des élèves se livrent à cœur joie aux exercices de dessin, de coloriage, de chant…C’est la frénésie des premiers jours de classe. Attitude qui explique le calme léger qui règne à l’école. Mais elle semble aussi due à l’affluence timide des premiers jours de classe à la maternelle. « Ça a toujours été comme ça. C’est vers le milieu de ce mois que certains parents décident d’amener leurs enfants. Les inscriptions ont pourtant commencé depuis août. Ceux qui comprennent l’importance de l’accueil des premiers jours sont déjà-là. Pour le moment, nous avons déjà 38 élèves pour la moyenne et la grande section, sur près de 200 que nous accueillons annuellement », déclare Géneviève Kpwang, directrice. Marcelline Nyangono, une autre enseignante précise que l’établissement ne comporte pas de petite section. C’est pourquoi seuls les enfants de quatre ans y sont accueillis. Certains de ces nouveaux élèves ont parfois déjà fait leur première section ailleurs avant d’arriver. D’autres arrivent directement de la maison ou du village.
