Arrimage à la modernité, renouvellement du corps, exploration de nouveaux marchés, les défis qui interpellent l’Ordre sont nombreux.
56 ans. C’est la moyenne d’âge actuelle dans la profession d’expert comptable au Cameroun. Un chiffre qui souligne plus que tous les discours et démonstrations, la nécessité de renouvellement dans le corps. La formation est, en effet, l’un des grands chantiers en friche. Les pistes envisagées sont à court terme, une ouverture de la profession à d’autres métiers nous confie un expert comptable. Suivant le système de validation des acquis professionnels (VAP) pratiqué en France, par exemple, les spécialistes des comptes d’autres disciplines jouissant d’une longue expérience ou d’un cursus complémentaire, pourraient intégrer les rangs. A moyen terme, l’idée est de pouvoir former des experts comptables sur place mais leur faire délivrer des diplômes en France (principal pays de formation des experts comptables camerounais) en y envoyant corriger leurs examens.
Au-delà du problème de renouvellement, l’évolution des textes qui régissent la profession est un impératif absolu. Aujourd’hui, entre les exigences de l’Ifac, organisme international auquel l’Onecca est affilié, et les nécessaires adaptations à l’évolution des pratiques, ce chantier conditionne les autres. Pour l’instant, des textes révisés attendent encore un passage à l’Assemblée nationale. Le prochain bureau devra particulièrement suivre ce dossier.
Par ailleurs, avec « l’ouverture » de la certification de la déclaration statistique et fiscale (Dsf) qui n’est plus le monopole des experts comptables, beaucoup de bureaux ont perdu des parts de marchés. D’où l’urgence, indique un candidat, d’explorer de nouveaux marchés. Avec la décentralisation, les communes pourraient constituer ce nouveau marché, l’Etat devenant plus regardant sur la gestion des ressources transférées. Mais cela demandera justement l’établissement de nouvelles normes pour ce type d’institutions. A côté de cela, les questions liées à la transparence, l’éthique, la lutte contre la corruption, continueront à constituer des chevaux de bataille de l’Ordre.
Eric ELOUGA