25 experts de six pays sont réunis en atelier depuis ce lundi à Yaoundé pour cinq jours de travaux.

Comment faire pour que les enseignements acquis par les élèves leur servent véritablement dans la vie quotidienne ? La question est au cœur de l’atelier régional d’élaboration d’un module de formation d’observation des pratiques de classe selon l’approche par compétence, qui se tient depuis ce lundi à Yaoundé. Il regroupe 25 participants originaires de six pays d’Afrique francophone, tous responsables à divers niveaux dans leurs systèmes éducatifs respectifs.

Il s’agit pendant cinq jours de produire « un plan de formation pour les enseignants afin de mieux les armer à leur tâche d’enseignement, ainsi qu’ une grille d’observation de classe pour les personnels d’encadrement », d’après Amadou Waziri, responsable de projets de l’Organisation internationale de la francophonie. « Très souvent, les élèves possèdent des informations, mais n’arrivent pas à les utiliser dans leur quotidien. C’est le cas par exemple du calcul. Il arrive qu’un enfant connaisse par cœur sa table de multiplication sans pouvoir effectuer une opération de multiplication lorsqu’il est en face des bananes au marché par exemple. Maintenant il faut arriver à ce que l’élève que nous formons sorte déjà avec des compétences qui vont lui permettre d’embrasser la vie, d’aller vers la production, les activités de développement », explique Kifolo Massengo, inspecteur de l’enseignement primaire au Congo. Ouvrant les travaux, Youssouf, née Hadidja Alim, ministre de l’Education de Base, a précisé l’enjeu de cette évolution voulue dans les systèmes d’enseignement. « Auparavant, le curriculum était conçu simplement dans la perspective des fonctions de transmission culturelle… Compte tenu de la complexité du monde aujourd’hui, le rythme du changement social rend nécessaire d’appliquer un processus d’ajustement permanent du curriculum, qui à son tour, exige de nouvelles approches et capacités institutionnelles. D’où la nécessité d’adopter l’approche par les Compétences, car de nos jours, le curriculum doit faciliter l’acquisition d’attitudes, de valeurs, d’aptitudes, de connaissances et de compétences, qui permettent aux apprenants de relever les défis anciens et nouveaux et de saisir les possibilités qui s’offrent à eux», a-t-elle déclaré.