Une nouvelle campagne nationale de sensibilisation lancée hier à Yaoundé par le Minefop pour endiguer le phénomène.
En août dernier, 12 migrants clandestins dont trois Camerounais trouvent la mort dans le désert nord africain. Un mois plus tôt, le 10 juillet, 36 autres décédaient, suite au naufrage de leur embarcation de fortune au sud de l’Andalousie. Les chiffres de la migration clandestine sont là, qui prouvent que le phénomène se poursuit. Ceci, malgré les tragédies sans cesse relayées par les médias, tout comme les mesures prises pour refouler les clandestins aux frontières ou les traquer à l’intérieur des pays. De plus, ces voyages risqués exposent à des tracasseries policières, des trafics mafieux, des arnaques de tout genre, à l’exploitation sexuelle et à d’autres traitements dégradants et inhumains.
Pour dissuader les Camerounais de suivre cette voie périlleuse, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a lancé hier une campagne de sensibilisation et d’information pour la promotion de la migration régulière et la lutte contre la migration irrégulière. Selon Zacharie Perevet, « il s’agit de susciter chez nos jeunes et au sein de nos familles le désir de s’approprier tous les avantages et les bénéfices de la migration régulière, aussi bien pour le migrant lui-même que pour le pays d’origine et le pays d’accueil.»
L’opération qui vise essentiellement les populations jeunes sera exécutée par les Ong Association pour la recherche multisectorielle aux migrations et au développement (ARMD) et Solutions aux migrations clandestines (Smic). Ainsi, trois années durant, des équipes vont ratisser collèges, lycées, campus universitaires, stades de football et autres aires de jeux…pour expliquer les méfaits de l’immigration clandestine et mettre à la disposition du public des informations utiles en matière de migration, et sur les opportunités d’emploi et de formation qui existent au pays. La migration régulière génère de ressources pour le migrant, pour les pays d’origine ainsi que pour le pays d’accueil et garantit à 80% un retour digne et une insertion facilitée dans son pays d’origine, apprend-on au Minefop. Dans ce sens, plus de 132 Camerounais de retour ont été placés en emploi salarié et indépendants par le Fonds national de l’emploi.
Cette campagne contre la migration clandestine est la troisième du genre après celles respectivement initiées en 2007 et 2009 par des partenaires bilatéraux de la Suisse et de la Belgique. Elle a pour slogan : « Je pars… je reviens régulièrement.» A terme, les initiateurs et partenaires du projet espèrent sensibiliser au moins 4 millions de jeunes, atteindre au moins 100 000 familles pour amener les jeunes à réfuter l’idée de la migration clandestine et leur donner les raisons de croire en leurs potentialités et en leurs pays.
