La traverse du désert a duré deux décennies. Vingt ans après son dernier smash à un championnat du monde de volley-ball, le Cameroun renoue avec cette compétition. La dernière apparition des Lions au tournoi masculin remonte à 1990 à Rio de Janeiro. Quinzièmes sur seize participants, les Lions ramènent néanmoins une victoire de l’expédition brésilienne. Bowen Ballace et ses coéquipiers battent le Venezuela, dernière équipe du tournoi. Dès demain, les Lions essayeront de nouveau de forcer leur destin dans cette compétition. Le capitaine Abbas Malloum et ses camarades n’auront pas la tâche facile. Ils affronteront successivement la Russie, l’une des meilleures nations de volley-ball, Porto Rico et l’Australie. Logée dans la poule C, domiciliée à Modeme en Italie, pays hôte de cette 17ème édition, la sélection nationale veut entrer dans l’histoire en accédant au deuxième tour. Cela dit, l’équipe ne sera pas à jeter à la poubelle si elle ne réalisait pas ce vœu secret. Le rapport des forces dans son groupe est inégal. Dans ce groupe où la Russie pourrait dicter sa loi, le concurrent direct du Cameroun pour la deuxième place s’appelle l’Australie. Ce pays est en stage bloqué depuis 2009.
Après sa qualification méritée l’année dernière, le Cameroun n’a pas dormi sur ses lauriers. L’entraîneur a confectionné un plan de préparation, validé immédiatement par la hiérarchie. Programme qui a cependant connuquelques ajustements. Blaise Mayam, alors coach principal, avait été remplacé par Peter Nonnenbroich, technicien de nationalité allemande. Mais, Mayam est resté dans le staff comme assistant. Comme en1990 au Brésil et un an plus tôt au Japon à la Coupe du monde, la sélection camerounaise sera managée par un expatrié. Lors des années fastes (1987-1992) du volley-ball camerounais, le Russe Vassili Neitchaï tenait les rênes de l’équipe, appuyé de temps en temps par Valeri Nempomniachi qui, lui, dirigeait alors les Lions Indomptables, version football. La révélation est faite par Bowen Ballace, l’une des figures historiques du volley-ball camerounais.
Les observateurs sont unanimes. Depuis que l’équipe nationale de volley participe aux compétitions, elle n’a jamais bénéficié une telle préparation. Commencée à Yaoundé, elle s’est poursuivie en Slovénie. C’est à Cannes en France que l’équipe a clôturé sa préparation livrant une bagatelle d’une vingtaine de matches, avec des clubs slovènes et français, remportant plus de quinze victoires. Le pays a eu un autre sparring-partner, le Mexique, battu à deux reprises. Ce pays est également qualifié pour le tournoi. La sélection s’est donc préparée dans de bonnes conditions pendant trois mois au Cameroun et en Europe. Les pouvoirs publics ont déjà rempli leur part de contrat. Les amateurs des comparaisons sont servis. Lors de la phase préparatoire, les Lions du volley ont déjà fait mieux que leurs homologues du football. On attend plus maintenant que les poulains de Peter Nonnenbroich réagissent en situation de match de compétition. Le rythme est celui d’un match par jour pour les rencontres du premier tour. C.T analyse les chances des Lions dans ce tournoi.
