Les victimes risquent les maladies telles que le diabète et l’hypertension artérielle.

« Nous recevons tous les jours des personnes en surpoids qui ont peur pour leur santé. Parmi elles, il y a même des enfants de moins de 10 ans ». Ainsi s’exprime Salomé Angéline Mvom, en poste au Centre national d’obésité et de lutte contre le diabète et l’hypertension. En effet, au regard du taux de consultations liées au problème de poids, les responsables du centre affirment qu’actuellement 25% de Camerounais sont obèses. C’est dire si l’obésité est devenue un problème de santé publique dans notre pays, surtout avec les complications que cela peut entraîner.

Mais selon le Dr Georges Okalla, nutritionniste, il y a une légère différence entre le surpoids et l’obésité. « Si une personne mesure 1,80 m et pèse 95 kg, elle est en surpoids. Mais à seulement 97 kg, elle est obèse et à plus de 110 kg, il y a risque de maladie cardio-vasculaire », explique-t-il. Parmi les causes de cette situation, le changement du mode de vie est la première pointée du doigt. « Lorsque j’étais jeune, nous parcourions des dizaines de kilomètres à pied pour aller à l’école. Aujourd’hui, même si l’école est moins d’un km, l’enfant y va en taxi », déplore Jeanne Ambani, commerçante. La paresse, les nouvelles technologies et la diversification des moyens de déplacement contribuent à sédentariser les jeunes et les moins jeunes. L’alimentation pèse également de tout son poids sur l’état physique de certains. « De nombreux parents, sous le prétexte qu’ils vivent bien et doivent le montrer, ont remplacé l’eau du goûter de l’école par des jus de fruits et autres boissons, en plus de nombreuses sucreries », souligne Salomé Angeline Mvom. Par ailleurs, ceux qui grignotent beaucoup en journée sont tout aussi exposés. Mais il y a également le facteur héréditaire. « Généralement, il y a une corrélation très étroite entre l’obésité d’un parent et la survenue de l’obésité chez l’enfant. Ce risque est de 10 à 15% lorsqu’il s’agit d’un seul parent et de 25 à 65% si les deux parents sont obèses », affirme un spécialiste.

Et l’obésité a de nombreux revers. Parmi ceux-ci, des complications sur le plan de la santé. Les diabétiques, les hypertendus, les personnes souffrant de maladies cardio-vasculaires en savent certainement quelque chose. Sur un tout autre plan, à cause de leur aspect physique, certains obèses ont des difficultés à s’intégrer dans la société ou à trouver un emploi. D’où l’existence du Centre national d’obésité dont l’une des missions est de conseiller les patients. D’abord pour qu’ils arrivent à perdre le surplus de poids dangereux pour leur santé, mais aussi pour qu’ils s’acceptent eux-mêmes avant d’être acceptés des autres.

Dr Georges Okalla, diététicien

« Coupler régime diététique et sport régulier »

1) Comment prévenir le surpoids ?

Pratiquer une bonne hygiène alimentaire. Elle consiste à prendre les trois repas de la journée à des heures régulières. Il faut donc éviter de grignoter, avoir une alimentation équilibrée et légère, réduire la quantité d’huile, de sucre, de féculents et d’alcool. Mettre un accent sur la consommation de fruits et de légumes car, la plupart des personnes obèses sont toujours constipées. Eviter de manger à des heures tardives. Au-delà de 18 et 19h, le repas du soir doit être le plus léger possible. Bouillons, grillades, repas air étouffé comme le « ndomba » et beaucoup de fruits. La pratique du sport est impérative. L’activité sportive n’est efficace que lorsqu’elle est pratiquée régulièrement avec une durée minimale d’une heure et demie. En dessous de cette durée, le corps s’échauffe et ne mobilise que le sucre accumulé dans le foie et dans le sang. Pour faire fondre les graisses, il faut respecter ce timing.

2) En cas de surpoids, comment retrouver une forme normale ?

Il faut déjà consulter un diététicien qui met sous régime. Il permettra de corriger les erreurs de l’alimentation. Couplé à la pratique du sport, il est plus efficace. Ce régime consiste à revoir l’hygiène alimentaire et recadrer l’alimentation en fonction de son activité, de son âge, de sa physiologie, de son état de santé. Consommer avec modération des mets faits à base d’arachides, de pistache et de viandes de porc, de poulet jeune ou de bœuf. Toute tisane amaigrissante ou coupe-faim n’a de valeur qu’avec un suivi diététique. Il est déconseillé de faire le jeun car, il crée un déséquilibre avec les déficits en vitamines, en minéraux et en éléments nutritifs. En même temps, il ne faut pas maigrir au point d’entrer dans un coma hypoglycémique. Quand on a faim, le régime ne peut pas tenir.

3) Et pour les personnes au sang gras ?

Il y a des personnes aux cellules adipeuses plus développées que d’autres. On parle de sang gras. Les précautions doivent alors être prises dès le bas âge. En pharmacie, il est possible de mesurer la masse grasse dans le sang à l’aide d’un appareil.

Propos recueillis par Alexandra TCHUILEU N.