Le délégué du gouvernement était l'invité de la première édition du Club Management de l’ISMP vendredi dernier.
Dans ce style discursif qui lui est bien propre, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé était vendredi dernier face à des hauts cadres de l’administration, universitaires et autres gestionnaires de société, pour expliquer sa méthode de travail dans le cadre de la politique de transformation qu’il mène à Yaoundé. Gilbert Tsimi Evouna était en effet le premier invité du Club Management, une plateforme d’échanges et de débats mettant en relation l’approche théorique et l’exercice pratique du management, à l’aune de l’expérience de managers et acteurs majeurs de la scène politique, économique et sociale. Et pour la première édition de ce rendez-vous semestriel initié par l’Institut supérieur de Management public, le thème était « Changer la ville de Yaoundé, l’approche du délégué du gouvernement ».
La capitale a en effet, sous la conduite de son premier magistrat, subi d’importantes transformations qui en ont fait, selon l’Onu, l’une des 120 villes du monde ayant connu des améliorations notables au cours de cinq dernières années. Pour la première fois, l’architecte de ce chantier a livré quelques unes de ses recettes, qu’il résume par une approche pragmatique de la gestion. Selon le délégué du gouvernement, il a d’abord fallu faire le ménage en interne, face à un personnel de la CUY surtout mu par la recherche des profits. Entre rationalisation des dépenses, instauration de la discipline, suivi des activités et « sanctions positives » aux personnels méritants, Gilbert Tsimi Evouna explique avoir ainsi réussi à mettre les troupes dans le bon sens de la marche.
Pour ce qui est de l’amélioration du cadre de vie, le délégué a opté pour la modernisation à marche forcée. « Il faut souvent faire face à des résistances, y compris dans le gouvernement », indique l’édile. Raillant tour à tour les « experts » dont les discours éloquents ne se traduisent pas toujours en actions concrètes, ou les planificateurs qui se projettent au lieu de gérer le quotidien, l’édile a plaidé sa philosophie directe et parfois brutale en arguant que « sur le terrain, on n’a pas le temps de réfléchir. Quand un problème se pose, il faut une solution immédiate ».
Côté profil, le patron de l’Hôtel de ville a évoqué les aptitudes intellectuelles, techniques, physiques et mêmes morales que doit avoir le manager pour mener à bien sa mission, en évitant les compromissions. Mais également, reconnaît Tsimi Evouna, un certain sens du risque, les réformes menées n’étant pas toujours sans conséquences.
