Intense participation du président de la République à la 65^e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à NewYork.

A quoi sert –il,in fine,pour les dirigeants du monde , d’aller chaque année à New York pour prendre part aux travaux de l’Assemblée générale des Nations Unies ?La question, qui n’est pas si incongrue qu’elle pourait de prime abord paraitre, induit une réflexion sur le role essentiel voire irremplaçable de l’ONU pour la paix , la sécurité et le développement de tous les pays dans un monde toujours en danger à cause de la persistance des maux qui le minent tels que la pauvreté,la faim , les guerres ,les ambitions de domination des uns,les menaces sur l’environnement..Tribune par excellence du multilatéralisme ou chaque pays a droit à la parole sans discrimination,l’ONU apparait ainsi comme la conscience de l’Humanité et un des principaux acteurs de la paix et

du développement à travers le travail de terrain de ses organes spécialisés,comme l’expérience enrichissante du PAM dans la région de l’Extreme Nord de notre pays.La participation active du président de la République honore un rendez vous important pour faire valoir les points de vue du Cameroun et de l’Afrique absents de plusieurs autres forums ou se prennent,commeau G8 ou au G20, des décisions les impliquant.Ele est aussi un acte de foi en cette institution et en un monde souhaité plus humain.

Le rendez vous de cette année,avec la 65^e session de l’Assemblée générale ouverte à NewYork le 14 septembre dernier,est d’autant plus important que les principaux points de l’agenda sont cruciaux pour la vie quotidienne de millions et de millions d’hommes , de femmes et d’enfants à travers plusieurs pays du monde ,particulièrement en Afrique.Il s’agit de l’évaluation de la mise en œuvre des objectifs du Millénaire pour le développement ;des changements climatiques ;de la sécurité alimentaire ;de la reconstruction et du renforcement de la paix dans certains Etats après les conflits ;du désarmement et enfin de la réforme des Nations Unies,y compris celle du Conseil de Sécurité ainsi que de la revitalisation du travail de l’Assemblée générale.

Avec ses deux prises de parole,sa présence aux débats,les tete à tete présidentiels,sans négliger le lobbying de la délégation camerounaise,la participation du président Paul Biya ,celle du Cameroun ,a été intense.Elle

a été une occasion idoine pour faire connaitre et défendre les positions du Cameroun notamment sur la mise en œuvre des OMD et sur la nécessaire émergence de l’Afrique.

DIX ANNEES D’OMD SANS AVANCEES SIGNIFICATIVES POUR L’AFRIQUE

Le président Paul Biya a pris la parole en premier lieu le 21septembre 2010 dans le cadre de la réunion de haut niveau regroupant les chefs d’Etat et les chefs de délé gation,sur la mise en œuvre des objectifs du Millénaire pour le développement.Il y a lieu de rappeler que tous les pays membres des Nations Unies ont adopté en septembre de l’an 2000 ,avec beaucoup d’enthousiasme,un programme consensuel en huit points étalé jusqu’en2015 pour le développement du monde.Ces huit points sont les suivants :éradication de l’extrème pauvreté et de la faim ;éducation primaire pour tous ;promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes ;réduction de la mortalité infantile ;amélioration de la santé maternelle ;lutte contre le VIH-sida,le paludisme et d’autres maladies ;promotion d’un environnement durable et enfin la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement.

O’u en est-on ?Paul Biya affirme sans ambage que dix ans après ,on est loin du compte particulièrement en Afrique.Analysés sous le prisme du huitième point,à savoir la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement,l’accès à lénergie et la création d’emplois,il trouve les résultats décevants. »Les efforts de mobilisation des ressources en faveur du développement sont tributaires,dit-il,de la mise en place d’un ystème économique et financier plus équitable,du traitement global du problème de la dette, de l’octroi d’une aide publique au développement stable,prévisible et efficace, de l’accès aux médicaments essentiels et de la réduction de la fracture numérique. »Sans solutions efficaces à ces défis,point de sortie du tunnel.Paul Biya n’est pas le seul à faire ce constat décevant.Son homologue sénégalais Abdoulaye Wade qu’il a rencontré en marge des travaux commele président gabonais Ali Bongo et bien d’autres leaders africains sont intervenus dans le meme sens.Au demeurant,les rapports officiels de l’ONU,selon son département de l’information,indiquent des faits qui ,bien que montrant une légère progression dans le monde,révèlent la gravité de la situation en Afrique.En 2005,environ 1,4 milliard d’hommes vivaient en dessous du seuil de pauvreté,environ 600Fcfa (1,25 dollar) par jour , dont plus de la moitié en Afrique.Le rapport affirme clairement que la réduction de la pauvreté a peu progressé en Afrique.Un doux euphémisme anesthésiant,quand on pense aux « émeutes de la faim » dans plusieurs pays africains il ya deux ans.L’aide publique au développement en est à 0,31 pour cent du revenu national combiné des pays développés soit bien en deçà de la cible onusienne de 0,7 pour cent.Le chomage surtout des jeunes demeure une plaie.L’ énergie manque.Alors que faire ?Pour Paul Biya, le temps est venu de mettre en œuvre un « plan Marshall « pour l’Afrique.Ban Ki moon a exprimé son optimisme en disant qu’il faut travailler dur pour les cinq années restantes ,dans le but de réussir,pour ne pas décevoir une fois de plus des attentes très fortes de plusieurs pays et des centaines de millions d’hommes.Certes la situation meme en Afrique est contrastée.Le Cameroun a éléboré et met en œuvre progressivement son document de Stratégie pour la Croissance et l’emploi.Toutefois ,une stratégie efficace s’insère dans un contexte régional , continental et pourquoi pas mondial.D’ ou la necessité de l’émergence de l’Afrique.

PLAIDOIRIE POUR L’EMERGENCE DE L’AFRIQUE

La seconde intervention du président de la République dans le cadre du débat général de la 65^e session de l’Assemblée générale de l’ONU,le 23 septembre, lui a donné l’occasion de plaider une fois de plus pour l’émergence de l’Afrique.Partout ou il le peut,comme au sommet France Afrque en mai juin derniers à Nice,Paul Biya reprend avec force et vigueur les arguments de l’émergence de l’Afrique développés à Yaoundé lors de la conférence internationale baptisée Africa 21.L’Afrique est mure une cinquantaine d’années après les indépendances.Ce n’est pas de pitié dont elle a besoin dans un monde interdépendant.Elle est riche de son sol, son sous sol, ses hommes ,femmes et jeunes.Elle a tant donné et continue à contribuer à la bonne marche de l’humanité et notamment des pays riches d’Occident.Alors qu’elle compte plus de 50 Etats à l’ONU ou les trois quarts des problèmes traités la concernent,elle est absente du Conseil de Sécurité ou se prennent les décisions.Elle est absente des instances économiques et financières alors que,relève Paul Biya,les décisions prises lui sont imposées.L’Afrique veut donc se faire entendre. Elle veut au moins une place permanente au Conseil de Sécurité de l’ONU . »Les Africains,affirme Paul Biya,veulent etre moins pauvres,manger à leur faim,mais surtout etre à l’abri de la peur et du besoin,etre plus libres,envisager l’avenir sans inquiétude »L’Afrique veut etre respectée dans un monde que l’humaniste Paul Biya veut plus fraternel,plus solidaire.Ce sont ces idées que la délégation camerounaise a soutenues lors de sa participation à d’autres forums comme la réunion sur le désarmement,en s’efforçant toujours de montrer et de défendre les voies de la concrétisation pour la paix et le développement notamment en Afrique.Paul Biya a défendu ces idées lors des rendez vous présidentiels.

LES RENDEZ VOUS PRESIDENTIELS

A u cours de son séjour onusien,le chef de l’Etat a honoré plusieurs rendez vous en tete à tete.Il s’est entretenu le 22 septembre avec Joseph Deiss,président de la 65^e session de l’Assemblée générale des Nations Unies élu le 11 juin dernier.Selon le porte parole du président Deiss qui est notre compatriote Jean Victor Nkolo,le chef de l’Etat en a profité pour féliciter son hote et l’inviter à visiter le Cameroun.Les échanges ont porté sur la réforme de l’ONU .La convergence des deux interlocuteurs sur ce point et particulierement la présence permanente d’une place africaine au Conseil de Sécurité a été analysée, un rapport étant déjà diligenté à cet égard.ils ont aussi évoqué la mise en œuvre des OMD.

Le président de la République a rencontré le 23 septembre ses homologues sénégalais Abdoulaye Wade et gabonais Ali Bongo.Meme si rien n’a filtré de cet entretien à trois au palais des Nations Unies , il n’est pas sans intérêt d’avancer qu’il s’agissait certainement de sujets d’intérêt commun. Le 25 septembre,le chef de l’Etat s’est entretenu avec le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki moon dans le bureau de ce dernier au siège de l’ONU .Les échanges se sont déroulés à huis clos.Quelque temps après, le président Paul Biya a reçu en audience,au 33^e étage de l’hotel Waldorf Astoria,le sous secrétaire américain chargé des affaires africaines,Johnnie Carson.Après un entretien de près d’une heure avec le président Biya,M. Carson a déclaré à la presse camerounaise que les relations, excellentes, entre les Etats Unis et le Cameroun figuraient au menu . Il a ajouté qu’ils avaient aussi parlé du golfe de Guinée ou notre pays occupe une place stratégique.S’ agissant de la quesion sur la réforme des Nations Unies et de la revendication africaine d’une place permanente au Conseil de Sécurité, M. Carson a indiqué que son pays suit attentivement tout ce qui peut permettre d’améliorer le fonctionnement de l’ONU.