Le ministre d’Etat, ministre des Transports, Bello Bouba Maïgari, a publié avant-hier des communiqués faisant état d’un nombre important de suspensions frappant des autocars et autres cars, de même que des conducteurs opérant sur la route Douala – Yaoundé. Ces suspensions pour une période d’un mois ont pour motif commun, l’excès de vitesse.
L’ampleur de ces sanctions est remarquable en ce qu’elles frappent des véhicules appartenant à des agences de voyage dont bon nombre ont pignon sur rue : Garanti Express, Royal Express, Confort Voyage, Pola express, Euro Voyage, central voyages entre autres. L’on dénombre en plus, quatorze cars isolés tombant sous le coup de la réglementation.
Quant à la dimension de ces sanctions, elle est intéressante, parce que ciblée. Ce sont moins les agences en elles-mêmes que des individus qui ont été sanctionnés, eux et le véhicule pris en faute. Cette méthode de correction interpelle chacun dans ses agissements, comme dans la parabole biblique des talents. D’autant qu’il faudrait rappeler que le permis de conduire des chauffeurs incriminés subit effectivement une suspension d’un mois. Cette approche devrait inciter les responsables des agences de voyage concernées à faire le ménage en leur sein et éventuellement à prendre des mesures préventives pour ne plus subir la foudre de l’administration des Transports, avec toute la publicité négative que cela comporte.
En soi, la portée des sanctions devrait être, on l’espère, double. D’abord par leur caractère dissuasif, en ce qu’elles pourraient ôter aux fautifs l’envie de recommencer. Chez les autres qui n’ont pas été mis en cause, la satisfaction de cette reconnaissance tacite devrait être motivante. Même chez les conducteurs indisciplinés ayant, cette fois-ci, réussi à passer entre les mailles du filet. On voudrait caresser l’espoir qu’après la sensibilisation, la manière forte pourrait contribuer à réduire le nombre d’accidents mortels sur nos routes.
Pour toutes ces raisons, les sanctions du ministre des Transports qui s’ajoutent à d’autres prononcées, ces derniers temps, se révèlent pertinentes. Il n’y a qu’à rappeler les deux accidents survenus dans un intervalle de six jours, au début de ce mois, dans la zone de Pouma et dont le macabre bilan fut de dix morts et 78 blessés. Des accidents venus rallonger une liste dont la cause se situe dans l’excès de vitesse et autres inconduites. Parfois, dans un cercle vicieux alimenté par des conducteurs d’autocars. Lesquels, dans le dos des responsables de leur agence, font du ramassage en route, quitte à encombrer les couloirs des automobiles, pour se lancer ensuite à tombeau ouvert sur la route, dans l’illusoire dessein de rattraper le temps perdu.
