C'est un bilan bien particulier que la Banque africaine de Développement (Bad) présente depuis hier au grand public. Au-delà des chiffres et autres rapports institutionnels, le groupe a cette fois choisi de montrer les réalisations concrètes que ses financements ont favorisé, à travers des visages, des décors, des images fortes. Une mosaïque picturale dont la simplicité et la puissance expressive vaut tous les discours. Sur cette photographie grandeur nature, c'est le visage souriant de Alice Mbullah. Une jeune résidante de la localité d'Esobe dans le Sud-Ouest Cameroun, qui a bénéficié comme 2700 autres de prêts et de formation dans le cadre du projet d'aide au développement du secteur de la pêche.
Plus loin, c'est Bonaventure Nigitegeka, un jeune entrepreneur rwandais de 33 ans qui a monté une petite structure de transports qui, aujourd'hui, grâce à un projet de développement de la Bad, transporte en moyenne 3.000 personnes par jour depuis Kigali, pour un chiffre d'affaires de plus d'un milliard de F. Comme ceux-là, plus d'une dizaine de clichés sont exposés depuis hier dans le hall du premier étage de l'hôtel Hilton de Yaoundé, pour illustrer « une Afrique qui gagne », thème choisi pour cette exposition multimédia organisée par la Bad. Et dont la cérémonie de lancement, présidée par le représentant du ministre de l'Economie, de la planification et de l'aménagement du territoire, a situé les enjeux de cette initiative.
Après quelques 38 ans de coopération entre l'Etat du Cameroun et la Bad, de nombreuses réalisations ont été menées, notamment en faveur des populations les plus faibles. Dans son allocution, le représentant résident de la Bad au Cameroun a ainsi relevé l'important volume de près de 700 milliards de F, déjà investis au Cameroun dans 75 projets. Dont 22 actuellement en cours. Les autres pays membres ont également, à différentes échelles, bénéficié de projets à la fois structurants et de renforcement des capacités. L'exposition « Une Afrique qui gagne », tout en revisitant nombre de ces grands projets qui marchent, a donc voulu présenter les images de ces améliorations dans le quotidien des populations bénéficiaires. Qu'il s'agisse de l'éducation, de la santé, des transports ou des activités économiques, l'influence transversale des investissements de la Bad, du Cameroun en Angola, de la Tanzanie au sous régionale à travers une densification du réseau routier et de l'interconnexion des réseaux électriques. Comme chantiers, ce programme se déclinera par la facilitation du transport sur les corridors Douala - Bangui et Douala - Ndjamena, ainsi que les axes Bamenda - Mamfe- Ekok-Enugu (Cameroun - Nigeria), la protection du bassin Rwanda, du Bénin au Mali, sont ainsi revisités.
Selon Racine Kane, le représentant résident de la Bad au Cameroun, ces bons résultats jusque-là obtenus ont permis de définir un nouveau plan stratégique d'intervention pour la période 2010 - 2014, appuyé sur deux piliers. L'appui de l'Etat dans la fourniture des services publics et l'amélioration du climat des affaires, et l'exploitation de la position stratégique du Cameroun pour renforcer l'intégration du Congo, qui sont quelques uns de ces projets sous régionaux déjà en friche.
