Les populations du quartier Foulbéré V à Garoua ont vécu une scène macabre dans la nuit de lundi à mardi dernier. Elles ont vécu en direct l’assassinat à l’arme blanche du jeune Nathaniel Siama Amaka, né vers 1986 à Yagoua, dans le département du Mayo-Danay, région de l’Extrême-Nord, et résidant au quartier Soweto à Garoua. Son bourreau, sieur Mana, âgé de 49 ans, est un cultivateur. Ses pièces officielles indiquent qu’il est originaire de Moulvoudaye, toujours dans le Mayo-Danay. Il est domicilié à Maroua. Sieur Mana dit s’être fait justice après avoir été roulé dans la farine par la bande de faussaires à laquelle appartiendrait la victime avec qui il avait « passé » un deal. Cette bande qui, selon ses dires, compte plus de cinq membres, lui aurait extorqué 3,2 millions de F Cfa. Les « partenaires », et lui, s’étaient déjà rencontrés, quelques jours auparavant, à Maroua et s’étaient donné rendez-vous à Garoua pour conclure leur affaire.
D’où cette rencontre, dans la soirée du lundi 27 septembre 2010 au quartier Foulbéré V à Garoua. Ayant constaté une supercherie, sieur Mana décide d’en découdre avec Nathaniel Siama Amaka qu’il considère comme le cerveau de la bande. Ce dernier est poignardé à mort.
La réaction des riverains ne se fait pas attendre. Ils se ruent sur Mana, qu’ils violentent. Ce dernier n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention des éléments des Equipes spéciales d’intervention rapide (ESIR) de Garoua, alertés entre-temps.
En attendant que la lumière soit faite sur l’affaire, sieur Mana a été mis en observation dans une cellule de la Division régionale de la police judiciaire du Nord à Garoua. Il y était encore hier. Les enquêteurs estiment qu’il ne jouit pas encore de toutes ses facultés. Il fait des déclarations incohérentes, un état qui serait lié aux nombreux coups reçus. On a également appris hier que le corps de la Nathaniel Siama a été transféré à la morgue de l’Hôpital régional de Garoua. Quelques membres de la famille du disparu, informés, se trouvent déjà à Garoua. Des dispositions sont en train d’être prises pour son inhumation.
