Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

La place du maître

Le thème choisi pour la journée de l’enseignant fêtée aujourd’hui est évocateur de quelques préoccupations actuelles de la société camerounaise : « la reconstruction passe par les enseignants ». Plus particulièrement pour la communauté éducative nationale, ce thème embrasse de multiples défis à relever sur divers plans, notamment pédagogique et moral. La reconstruction n’évoque-t-elle pas, quelque part, des carences voire des faillites passées suivies d’une édification meilleure parce que conforme aux normes requises et aux réalités du lieu et de l’époque? A cet égard, le ministre des Enseignements secondaires, dans son message de rentrée à la communauté éducative a placé l’année scolaire 2010-2011 sous le signe de la « consolidation de la gestion qualité à travers une gouvernance axée sur les résultats et une pédagogie de l’excellence ». Parmi les priorités majeures fixées dans cette perspective ressortent d’une part, la professionnalisation des enseignements afin de chercher à apporter une réponse au problème du chômage ambiant, d’autre part, le rapprochement de l’école des communautés locales ainsi que l’offre d’une éducation fondamentale de qualité à tous les jeunes Camerounais d’ici à l’horizon 2035.

Cependant sont mis en exergue la place centrale de l’enseignant et son rôle primordial dans la mise en œuvre de la stratégie éducative des pouvoirs publics, beaucoup plus fondamentalement dans la formation intellectuelle, civique et morale des jeunes Camerounais. L’action de l’enseignant se situe donc au centre du modelage de la société camerounaise de demain. Une société que la plupart des Camerounais souhaitent débarrassée de plusieurs maux aujourd’hui décriés comme la tricherie, la corruption, la saleté, etc. Dans ce contexte, le vocable « maître» apparaît le plus approprié pour désigner l’enseignant, celui qui répand la lumière par l’exemplarité de son comportement et la pertinence de ses enseignements.

Voilà sans doute pourquoi le ministre des Enseignements secondaires s’est montré particulièrement exigeant à son endroit dans le message déjà évoqué. Dans ce qu’il appelle «la pédagogie de l’excellence», l’enseignant, dit-il, doit contribuer activement à la définition des projets de son établissement en général, de leurs aspects pédagogiques en particulier, de leur mise en œuvre pour la réussite totale desdits projets. Il prescrit à l’enseignement le retour de l’orthodoxie dans les pratiques de classe, retour traduit concrètement à travers des « ingrédients qui font la beauté d’une leçon : le préambule et la clôture affectifs et cognitifs, le récapitulatif des apprentissages et l’évaluation des acquis. ». Il exige enfin « le respect de la ponctualité, de l’assiduité, du programme officiel et l’engagement désintéressé vis-à-vis de l’élève ».

Cette place centrale du maître qui lui vaut tant de devoirs est souvent assumée dans un contexte complexe, variant d’ailleurs d’un établissement à un autre, d’une localité à une autre. Les conditions de travail s’avèrent parfois précaires. L’inconfort des salles de classe (quand elles existent) pléthoriques ici, désertées ailleurs, la suppléance de collègues absents dans des matières pour lesquelles il n’a pas été formé, l’évaluation hâtive et le suivi approximatif d’élèves parfois trop nombreux, l’absence de matériel pédagogique adéquat, l’impolitesse de nombreux élèves : voilà quelques jalons du parcours d’obstacles du maître. Toutefois, pour son rôle irremplaçable dans une société de plus en plus sollicitée par divers canaux pédagogiques dont certains prônent des contre-valeurs, le maître qui se déploie généralement avec abnégation mérite que la société lui rende hommage.

 

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière