Le temps d’une journée, les enseignants du Cameroun ont déposé la craie pour réfléchir à leurs conditions. Et pour la première fois, ce n’est pas au Boulevard du mai, mais confortablement installés sur les sièges du palais polyvalent des sports qu’ils ont écouté les discours de leurs collègues, des organisations internationales partenaires et de la tutelle. Et comme on était avec les enseignants, la pédagogie de l’éducation par l’amusement a été fortement utilisée. C’est ainsi que la cérémonie festive présidée par Youssouf Hadidja Alim, ministre de l’Education de base, qu’accompagnaient ses collègues des secteurs de l’éducation et d’autres membres du gouvernement était agrémentée de nombreux sketches et autres prestations artistiques. On aussi noté la présence de Roger Moïse Eyene Nlom, gouverneur de la région du Centre et des membres du corps diplomatique.
Côté utile, tous les orateurs, en s’appuyant sur le thème de la célébration « la reconstruction passe par les enseignants », ont redit l’importance de leur rôle dans la vie d’une société. Pour certains, ce thème tombe à point nommé parce que qui dit reconstruction dit problème et au Cameroun, il y en a dans le système éducatif. A titre d’illustration, les élèves sont gagnés par la facilité, les enseignants se disent marginalisés par rapport aux autres fonctionnaires, l’administration scolaire est infestée par la corruption, les programmes ne sont pas actualisés, les parents son,t incapables d’envoyer leurs enfants à l’école, etc. Mais une fois que ces maux sont identifiés, il faut passer au remède qui est la reconstruction.
Pour Daouda Njoya, porte-parole des enseignants hier au palais des sports, « il n’y a point de système éducatif performant sans enseignant épanoui ». Ce à quoi le Minedub a répondu en affirmant que l’Etat est conscient des difficultés vécues par ce corps de métier et a déjà entrepris des actions pour y remédier. Il s’agit notamment de la décentralisation, de la création de nouveaux établissements scolaires, la contractualisation des établissements privés et la contractualisation des enseignants vacataires. Même s’il reste encore la revalorisation des salaires. Parce que selon Youssouf Hadidja Alim, des enseignants qualifiés et motivés sont le gage du développement. Toutefois, elle a insisté sur le fait que la qualité des enseignements dispensés ne doit pas être influencée par ces conditions pas encore satisfaisantes. Et c’est pour saluer le travail bien fait que madame Manga Nkomo, enseignante, a été faite Officier du mérite camerounais au cours de la cérémonie. Un signe d’encouragement pour ces autres enseignants qui ont passé cette journée dans les salles de classe avec leurs élèves.
