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Les Urgences sont débordées à l'Hôpital central de Yaoundé

Index de l'article
Les Urgences sont débordées à l'Hôpital central de Yaoundé
« Nous manquons de médicaments »
Les autres hôpitaux peu sollicités
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La gestion des populations de la capitale et des localités environnantes n’est pas toujours facile pour ce service, surtout quand le matériel ne suit pas.

Un coup de serpillière après la pluie de blessés arrivés dans la nuit aux Urgences de Messa. Hier matin, hormis quelques infirmières affairées aux derniers bandages, le personnel médical de ce service de l’hôpital Central de Yaoundé a eu un bref instant de repos. Chose rare dans cette partie de l’hôpital, tant les malades affluent sans cesse des quatre coins de la ville, et parfois du pays. Ce fut le cas en début du mois de septembre, à la « saison » des accidents de l’axe lourd Yaoundé-Douala. Comme le révèle Nicole Atangana, la major des Urgences, « à cette période, il y avait des accidents presque tous les jours, et logiquement, de nombreux blessés sont acheminés chez nous. » Les accidentés passent par la salle de triage, où les urgentistes, constitués de cinq médecins et d’une quarantaine d’infirmiers, décident des cas graves à évacuer dans les services compétents de l’hôpital.

Les Urgences possèdent une salle de déchoquage, pourvue en oxygène et en matériel de réanimation rapide. Après le triage, les cas à opérer sont transférés au service des urgences chirurgicales. C’est d’ailleurs l’un des atouts de l’hôpital Central. « En cas de grosse alerte, tout le personnel de l’hôpital se déverse ici et prête main forte, parce qu’on est limité », explique la major. Le déploiement des populations en cas d’accidents graves est parfois si intense, qu’il remet au goût du jour les difficultés du service. Difficultés rencontrées d’abord en termes de matériel. « Dans un service des urgences normal, il y a des moniteurs, des scopes, des défibrillateurs. Ici on a seulement entre 20 et 25 lits et une ambulance qui ne peut transporter que deux ou trois malades au maximum. On ne peut donc pas tout faire dans les normes », avoue la major.

Alors, parfois, des usagers dans leurs voitures privées transportent des accidentés. Pour Nicole Atangana, « normalement, nous devons avoir des équipes dans les ambulances qui soient formées pour conditionner les malades sur le terrain afin de faciliter les soins. » Problèmes en termes de personnels aussi, car les renforts ne sont pas toujours au fait des techniques médicales d’urgence. Et malgré le système de rotation, où deux médecins et des infirmiers sont en permanence en place, l’équipe est débordée. Selon le chef de service, le Dr Etoundi Mballa, « beaucoup de personnes viennent aux urgences, et quand il y a une situation d’afflux massif où on a 10, 20, 30 blessés, les médecins sont très vite dépassés. L’offre de soins est largement supérieure par rapport à la demande.» Quoi qu’il en soit, les Urgences de l’hôpital Central répondent 24h/24.


« Nous manquons de médicaments »


Dr Etoundi Mballa, chef de service du Centre de coordination de l’accueil et des Urgences de l’hôpital Central de Yaoundé.

Pourquoi les Urgences de l’hôpital Central sont-elles aussi sollicitées ?

Ce service est le plus grand des services d’accueil des urgences de la ville de Yaoundé, parce que c’est là que toutes les populations de Yaoundé et de ses environs ont pris l’habitude de venir. Que ce soit des personnes victimes d’accidents de la voie publique, des victimes d’agression, ou des problèmes de traumatologie, accidents vasculaires cérébraux, infarctus, bref, toutes les situations qui surviennent alors qu’on ne s’y attend pas. Depuis le temps que nous avons mis en place le service des urgences, malgré les dysfonctionnements, j’ai l’impression que les populations perçoivent qu’il y a vraiment une volonté de changer les choses. Ça les met en confiance et elles décident spontanément de venir nous voir. Maintenant, il faut dire que tout n’est pas parfait et ne fonctionne pas comme nous le voulons.

Quels sont justement les problèmes des Urgences ?

Il y a d’abord les infrastructures. Elles sont dépassées. Nous avons une capacité, en fonctionnement normal, d’à peu près 20 à 25 lits et en termes de personnels, nous avons actuellement cinq médecins et une quarantaine d’infirmiers qui travaillent en permanence. Ce qui est largement insuffisant pour les missions qui sont les nôtres. Je crois que les problèmes qui se posent au niveau du service des urgences sont les mêmes qui se posent un peu partout dans le système de médecine hospitalière du pays. De façon générale, on constate qu’il y a un déficit en médecins, et en personnels infirmiers. Evidemment au service des urgences, ce déficit se traduit par des conditions négatives et nos capacités de délais de prise en charge sont retardées. Le personnel est divisé en équipes de cinq infirmiers pour 20 malades. Et dès qu’il y a un afflux de blessés, ce personnel est débordé. Il y a surtout un manque de système de financement des soins aux urgences, et c’est le plus grave. Notre plus grande faiblesse, c’est le manque de médicaments nécessaires pour prendre en charge de façon automatique les personnes qui arrivent aux urgences.

Quelles mesures sont prises pour améliorer le service des Urgences ?


Les autres hôpitaux peu sollicités

«Après un accident de la circulation, lorsque vous appelez les urgences, ce ne sont que celles de l’hôpital Central qui réagissent. Les autres vous disent qu’il n’y a pas d’essence dans l’ambulance et parfois ne répondent même pas ». Déclaration d’un garde malade rencontré mardi dernier dans cette formation sanitaire. D’après lui, c’est l’une des raisons pour lesquelles, les urgences de l’hôpital Central de Yaoundé sont toujours le premier recours.

Pourtant, presque tous les hôpitaux de la ville sont dotés d’un service d’urgence, qui fonctionne également 24h/24. Mais, la balance penche en priorité du côté de l’hôpital Central. Comme facteurs favorisants ce choix, beaucoup avancent l’ancienneté, la réputation et surtout sa position, au centre de la capitale. Résultat, c’est ici que sont conduits, la majorité des blessés des accidents de la circulation, intervenus sur les grands axes et la plupart des victimes d’agression, de traumatisme, d’accidents vasculaires et d’infarctus des environs.

Si pour les uns, ils s’y rendent par habitude, pour les autres ce sont les prix pratiqués qui attirent. « Ici on ne commence pas par ouvrir le dossier ou par payer le billet de session à la caisse. Le malade est pris en charge. C’est à la fin qu’on règle sa facture. C’est pour ces raisons que lorsque j’ai un cas urgent, je me dirige à l’hôpital Central de Yaoundé », explique Edwige N., ménagère. Au regard du nombre de patients conduits au quotidien à l’hôpital Central de Yaoundé, on peut être porté à croire que les urgences des autres hôpitaux chôment. Ce qui ne semble pas être le cas. Car, mardi dernier aux urgences de l’hôpital Gynéco-obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé (HGOPY), la salle réservée à l’accueil des patients est pleine. Y sont installés, femmes, hommes et enfants avec des cas aussi variés les uns que les autres. Dans la salle de soins, un petit garçon sous perfusion avec une équipe d’infirmiers affairée autour de lui. « Quand on est de garde, on ne dort pas. On reçoit des blessés, des accidentés. Parfois de 15h30 mn à 6h30 mn du matin, on compte parfois 30 à 40 malades admis au service des urgences. Nous avons plusieurs salles d’accueil, de soins et d’hospitalisation. Nous avons une ambulance. Et à chaque appel de notre service, nous répondons toujours en apportant du secours aux nécessiteux », révèle Oscar Ndema, chef service des urgences à l’hôpital Gynéco-obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé.

Elise ZIEMINE


Il y a un bon nombre de choses qui sont en train d’être faites, à l’hôpital Central et dans tout le pays. Le gouvernement, à travers le ministre de la Santé publique est en train de mettre en place un grand centre national des urgences dans la ville de Yaoundé, avec la coopération coréenne. Cela va améliorer notre capacité de prise en charge, avec un grand programme de formation des personnels. Le ministre de la Santé a également initié une réflexion pour que l’ensemble du service des urgences soit relié par un réseau et pour qu’il y ait un programme de formation de tous les médecins qui travaillent aux urgences. Au niveau de Douala, on est en train de construire un nouveau service des urgences. Dans tous les hôpitaux régionaux qui sont en construction, de grands services d’urgences sont compris dans les infrastructures. Il y a une volonté ferme du ministre de la Santé publique à résoudre le problème, qui trouvera d’ailleurs des solutions d’ici quelques mois.

Propos recueillis par M.N.



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