Liu Xiaobo, opposant au régime de Beijing purgeant depuis 2009 une peine de 11 ans de prison, a été distingué vendredi.
Le prix Nobel de la Paix 2010 est un dissident chinois. Liu Xiaobo, 55 ans le 28 décembre prochain, a succédé vendredi dernier à Barack Obama sur l’illustre liste des Nobel de la Paix. Selon le comité décernant le prix, l’ancien professeur de littérature a été distingué pour son « long combat non violent », mené « en faveur des droits fondamentaux en Chine ». Le comité Nobel basé à Oslo (Norvège) a également souligné « le lien étroit entre les droits de l’Homme et la paix ».
Entre autres choses, Liu Xiaobo a joué un rôle jugé central dans la rédaction de la Charte 08, manifeste publié par des intellectuels et des militants chinois réclamant la liberté d’expression et des élections pluralistes en Chine. Il avait aussi participé à une grève de la faim lors des manifestations d'étudiants de la place Tiananmen en 1989. En décembre 2009, il a été condamné à onze ans de prison pour « subversion ».
Après l’annonce de la distinction vendredi dernier, les réactions ont fusé de toutes parts, de personnalités saluant le prix et demandant la libération de son récipiendaire, et du pouvoir chinois, qui n’a que modérément apprécié. Beijing qualifie en effet d’«obscénité » l’attribution de ce Nobel, selon des informations d’agences de presse. « L’attribution du prix de la paix par le comité à cette personne contredit totalement ses objectifs et constitue une obscénité contre le prix de la paix », a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, dans un communiqué mis en ligne. Il ajoute : « Liu Xiaobo a été condamné à la prison parce qu’il a violé la loi chinoise. Ses actions sont diamétralement opposées au prix Nobel ».
Le prix Nobel de la paix récompense « la personnalité ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et aux efforts en faveur de la paix », selon les termes utilisés dans son testament par Alfred Nobel. Cela dit, au fil des années, le champ d’attribution s’est élargi aux droits de l'homme et, depuis dix ans, à l'environnement.
