La scène s’est déroulée dans la nuit du 6 au 7 octobre 2010 aux environs de la localité de Kangaléri à environ 5 km au nord de Doublé dans le département du Mayo-Sava. Cette nuit-là, le bus d’une compagnie de voyage reliant Kousseri et Maroua passe. A son bord, deux commandos du 1er Bataillon d’intervention rapide (Bir) de Maroua–Salak. Quelques minutes après, un camion passe et est interpellé par les malfrats. Le chauffeur ne s’arrête pas et force le passage. Bien plus, il rend compte par téléphone aux deux éléments du Bir. L’information est du coup relayée et le poste mobile du Bir de Doublé. Pendant ce temps, le chef de ce poste constate la présence d'un suspect qui flâne dans la nuit noire dans les environs de ses services. L'instinct professionnelle amène le chef de poste à l'interpeller et à arracher son téléphone portable. C'est par la suite que l'on apprendra que ce dernier était un indique à la solde des coupeurs de routes.
Pendant ce temps, les coupeurs de route ont interpellé deux camions et mis en respect les six occupants. Ces derniers sont dépouillés de leur argent et de leurs téléphones portables. Mais les éléments du Bir, bien que ne disposant pas d'un moyen de locomotion sont déjà en route pour une intervention musclée. Ils prennent les raccourcis pour ne pas arriver avec retard. Fort heureusement, ils rencontrent un véhicule de la brigade mobile des douanes de Kourgui qui mène une patrouille nocturne. Leur Pick up est du coup mis au service des éléments du Bir. Ces derniers embarquent derrière la camionnette comme s' ils étaient des passagers ordinaires. Arrivé au lieu de l'embuscade, le véhicule est aussi sommé de s’arrêter. A cet instant arrivent aussi les deux militaires de Kangaléri qui étaient à bord du car de transport. Du coup, l’échange des tirs se déclenche entre les militaires et les malfrats. L’un d’eux tombe sur le carreau. Quoique blessés, les deux autres vont réussir à fondre dans la nature, aidés par la pénombre. Cet accrochage a permis de récupérer un pistolet de fabrication locale, un téléphone portable, la somme de 16 500 F CFA et une liasse des Naïras, la monnaie nigériane.