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Dossier de la Rédaction

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La sécurité alimentaire en questions

Jamais dans les discours, les projets et les programmes nombreux sur la sécurité alimentaire au Cameroun, les divers responsables ne se sont autant montrés pointus sur les perspectives heureuses au regard du potentiel agropastoral du pays. Pourtant, à la faveur des récentes pénuries réelles ou entretenues sur l’approvisionnement des marchés en denrées de première nécessité, on a autant, avec le même aplomb, été poussé à se poser plus d’une question qui fâche. Avec tant de projets et d’investissements consentis par l’Etat, pourquoi le pays peine-t-il à produire assez pour nourrir les Camerounais? Pourquoi l’approvisionnement est aussi dépendant de l’extérieur ? Sucre, poisson, riz…aux abonnés absents des étals, et on a encore frôlé les bornes de l’explosion sociale comme dans un rituel mille fois répété.

La situation actuelle présente un peu comme un tableau noir des impasses et des insuffisances de la production alimentaire du Cameroun. Comment en effet parler d’une autosuffisance alimentaire nationale alors que les ménages et le monde rural ne cherchent qu’à assurer leur autosubsistance ! A qui profitent réellement les importations subventionnées de denrées de première nécessité décidées très souvent dans l’urgence ? Une seule certitude : pas aux démunis. Pour complexe qu’elle soit, la question de la sécurité alimentaire met en exergue les ruptures clairement observées dans la mise en œuvre des différentes stratégies pérennes visant à travailler efficacement sur deux options : la production en qualité et quantité suffisante et la prévision. Il n’est en effet pas imaginable de croire que les pouvoirs publics sont dans l’incapacité opérationnelle de mettre en œuvre des politiques efficaces de production et de réagir par des anticipations qui tiennent compte des facteurs bien connus dans beaucoup de secteurs agricoles et pastoraux. En tenant compte des questions sous-jacentes au dilemme alimentaire, il est tout à fait possible de gagner le pari en tenant compte de quelques mesures essentielles : l’abandon des tabous injustifiés lorsque la météo agricole est grise, l’optimisation de la production et la prise de conscience des liens tissés entre l’insécurité alimentaire et l’insécurité tout court.

On connaît le volume non négligeable des tentatives et stratégies parfois réalisées ou porteuses d’espoir mais dont la mise en œuvre souvent restée lettre morte a été mise à mal par le gigantisme d’une troublante inertie. On connaît aussi les appétits égoïstes de certains opérateurs des secteurs sensibles qui n’hésitent pas à se faire du beurre même au cimetière ! Des questions valent d’êtres posées : pourquoi peine-t-on à augmenter la production sucrière ? Pourquoi notre pêche fluviale et maritime est-elle si peu productive ? S’il n’est pas forcément utile de faire le macabre inventaire des situations perdantes, il est de bon ton de tirer la sonnette d’alarme pour mettre en œuvre d’autres approches qui garantissent une meilleure visibilité de notre production alimentaire. Recourir tout le temps aux importations massives et dans l’urgence ne règle pas les problèmes de fond. Ces options creusent le déficit déjà lourd de notre balance commerciale et installent le pays dans un chronique déficit qu’il n’est pas bon de léguer aux générations futures. L’évolution de ces distorsions est encore réversible à condition de se mettre réellement au travail de la terre. Les populations disposent d’énormes capacités d’adaptation. Elles sont tout à fait capables de passer à l’intensif si nombres d’obstacles sont réglés : le financement direct et les tensions récurrentes sur le foncier.

 

 

 

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