On ne leur prête pas souvent attention lorsqu’on les rencontre, un bâton à la main, fouillant, tournant et retournant dans tous les sens des tas immondices jetées à même le sol, dans les bacs à ordres ou drains à la recherche d’un morceau de tôle, de bois et bien d’autres matériaux. Bien qu’évoluant beaucoup dans le secteur informel, ces individus plus connus sous le nom d’artisans recycleurs jouent un rôle important dans l’économie sociale. Toutefois, ils ne sont pas reconnus comme des acteurs de développement, n’ont pas accès aux services de base et sont exclus des processus d’élaboration des politiques de gestion des déchets. C’est donc au vu de toutes les difficultés que cette activité rencontre que le projet intitulé Innovative Service in Difficult Environnement for Recycler Artisan (Isdera) a vu le jour. Divisé en quatre phases, Isdera a pour but de structurer la récupération et le recyclage artisanal des déchets dans quelques villes africaines, lutter contre la pauvreté et l’amélioration de l’aspect sanitaire des déchets recyclés, notamment, à Douala et Maroua pour le Cameroun, et Koudougou pour le Burkina Faso.
Selon Florent Mamert Loe, le coordonnateur du projet Isdera à la Communauté urbaine de Douala, depuis quatre mois, des chercheurs sont sur le terrain pour collecter un maximum d’information sur les artisans recycleurs de la capitale économique. Où les trouve-t-on ? Que font-ils ? Quels sont les circuits de distribution ? Que peut leur apporter le financement des partenaires européens à hauteur de 500 millions de Fcfa ? Ce sont autant de questions qui pourront trouver des réponses en novembre prochain lorsque toutes les données collectées seront étudiées et qu’une stratégie sera mise en place. Fritz Ntonè Ntonè, le délégué du gouvernement auprès de la Cud a ouvert le séminaire d’étude mardi en présence des représentants du Burkina Faso, de l’université de CA Foscari de Venise en Italie, de l’association française Aprels et du maire de Maroua 1.
