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Dossier de la Rédaction

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La communauté mondiale célèbre la femme rurale

La journée mondiale se célèbre à l'insu des principales concernées.

Ntoun, dans le département de la Mefou et Afamba. Il est un peu plus de midi et les femmes rentrent des plantations. Elles y ont passé la matinée et malgré la fatigue, chacune s’active déjà à la cuisine, la hotte à peine posée. « Les enfants sont à l’école et doivent trouver la nourriture à leur retour », lance Pulchérie Essomba, la trentaine, en découpant des légumes. Sa vie, comme celle de bien d’autres femmes de cette bourgade et d’autres villages, situés à quelques kilomètres de Nsimalen est ainsi réglée. « Le matin, on va au champ et on y reste jusqu’à 11h ou midi. Ce n’est qu’une fois rentrée qu’on s’attaque aux travaux ménagers et à la cuisine », raconte Julienne Noah, cultivatrice à Ngoulemakong.

Natives du coin ou mariées dans la localité, ces femmes ont pour principale activité les travaux champêtres. Bien que voisines de leurs sœurs de Yaoundé, elles se considèrent totalement comme des femmes rurales. D’ailleurs, elles vivent uniquement du fruit de la terre qu’elles remuent au quotidien. Et sans vouloir se vanter, elles affirment toutes avec fierté nourrir les populations de la capitale. Et de manière « bio », même si elles ne disent pas exactement comme ça. « Le plantain ou le manioc d’ici ont un goût différent parce que nous n’utilisons aucun engrais, notre terre étant très fertile », souligne Elisabeth Mengue, agricultrice à Ngoulemakong. Les femmes rurales de Nyomo, Ntoun et Ngoulemakong écoulent, en effet, leurs produits dans les marchés de la capitale et d’ailleurs, notamment au fret de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Un commerce qui leur permet de soutenir leurs époux ou carrément de tenir la famille.

Mais tout n’est pas toujours facile. Parmi les difficultés, les conditions de travail figurent en bonne place. A l’heure où on parle de plus en plus de la mécanisation de l’agriculture, dans la Mefou et Afamba comme dans la majorité des villages camerounais, les femmes travaillent encore avec la machette, la houe, le râteau et la hotte. Pendant que les agriculteurs de la ville mesurent leurs plantations en hectares, ici, c’est la main pointant l’horizon qui vous donne une idée des espaces exploités. C’est même en pensant à ces outils que Julienne Noah a paru désemparée hier en découvrant un arbre renversé par la pluie sur ses plants de maïs. « Il me faudra plusieurs jours pour le découper à la machette avant de déplacer les morceaux pour pouvoir travailler. Mais si j’ai un peu d’argent, je vais débourser 15 000 F pour louer une tronçonneuse », déclare la jeune femme. Si les produits de ces femmes se vendent bien à Yaoundé, elles ont un souci pour les y transporter. Parce que même étant à côté, la voie d’accès n’est pas de tout repos, surtout avec les pluies. « La chance que nous avons c’est que les bayam-sellam nous connaissent déjà et viennent souvent s’approvisionner directement sur place », affirme Cécile Ayang, agricultrice à Ntoun. Elles disent également avoir besoin d’un soutien plus accru de leurs époux, notamment pour les tâches ménagères, car elles doivent encore faire des kilomètres après le champ pour trouver de l’eau nécessaire pour la cuisine.

Leur autre souci est le sentiment d’oubli qui les habite. Beaucoup parmi elles ont certes entendu parler de la journée mondiale de la femme rurale, mais uniquement à la radio. De plus, elles ne savent pas réellement à quoi ça renvoie, encore moins l’impact d’une telle journée sur leur vie. Mais elles ne cracheraient pas sur le pagne de la commémoration !




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