Des préoccupations autres ont semblé prendre le dessus sur cette prérogative des autorités administratives. Et l’hygiène mobile, qui luttait contre les rats envahisseurs, les cafards et les moustiques, a disparu. L’hygiène publique a commencé à céder la place à ces immondices qui enlaidissent nos agglomérations. Les nuisances sonores vous traquent jusque dans vos domiciles qu’il va falloir bientôt insonoriser, pour espérer avoir un peu de quiétude. Sans compter ces trottoirs envahis par toutes sortes d’activités. Difficile pour le citoyen de trouver la paix dans cette jungle.
Ces derniers jours, deux préfets, celui du Mfoundi et celui du Wouri, deux départements qui se confondent en réalité aux deux plus grandes villes du Cameroun, ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Ils ont décidé de s’attaquer aux désordres urbains. On a envie de leur dire : « du courage monsieur le préfet ».
Du courage, il leur en faudra. Car, la tâche est immense. On pourrait même leur demander par quel bout ils vont commencer. Mais, ces deux hommes ont de l’expérience. Ils ont de l’ambition. Et, surtout, ils savent qu’ils disposent d’un arsenal législatif et réglementaire suffisant pour dissuader les plus téméraires. Ils disposent aussi de ressources humaines, forces de l’ordre et services administratifs et municipaux. Enfin, ils ont une mission : veiller au bien-être des populations.
Cette mission s’exerce aujourd’hui dans un environnement démocratique ; un environnement où la culture des droits de l’homme s’installe ; un environnement pollué par la précarité économique. C’est toute la complexité de la mission.
Nos deux grandes métropoles ont besoin de respirer. Les populations qui y habitent ont besoin de se déplacer pour vaquer à leurs occupations. Les entrepreneurs ont eux aussi besoin que la distribution des biens et services ne soit pas bloquée par des embouteillages à tous les carrefours.
Les premières actions engagées par les préfets du Mfoundi et du Wouri doivent être considérées comme celles de la renaissance. Celles qui participent à la restauration de l’esprit civique. Le chemin sera long ; celui qui fera que le chauffeur de taxi ne se mette plus en double file pour solliciter les clients ; celui qui fera que les automobilistes prennent soin de bien garer leurs véhicules ; celui qui fera que les piétons apprennent à traverser sur les passages piétonniers, etc.
Des détails ? Certainement. Ils sont des balises sur le chemin de la renaissance. Car c’est à ces détails dans l’organisation et les comportements que l’on apprécie la capacité d’un peuple à rechercher l’excellence.