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Trois banques pour trouver deux cent milliards au gouvernement camerounais

Index de l'article
Trois banques pour trouver deux cent milliards au gouvernement camerounais
Ce qui va se passer à présent
Interview du ministre des Finances
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Un accord a été conclu vendredi dernier à Yaoundé.

Le gouvernement et un consortium de trois banques en activité au Cameroun viennent de passer un accord de financement qui va permettre dans une trentaine de jours à l’Etat du Cameroun d’avoir des éléments nécessaires pour aller à la recherche des financements. Ledit accord conclu vendredi dernier dans les locaux du ministère des Finances était paraphé coté gouvernement par Essimi Menye, ministre des Finances, assisté de Pierre Titi, ministre délégué auprès du Minfi, côté Afriland First Bank par son directeur général Alamine Ousmane Mey. La Citi Bank était représentée par Asif Zaidi, son directeur général tandis que la Société générale de banque du Cameroun était représentée par Alexandre Maymat, son directeur général.


A travers l’emprunt obligataire, le gouvernement s’engage vers un nouveau mode de financement de ses projets en allant aux guichets de ces trois banques vendre ses titres de trésor. A titre d’exemple, pour chaque 95 francs Cfa prêtés à l’Etat du Cameroun, il s’engage à rembourser 100 francs Cfa à son créancier durant une période convenue de commun accord au préalable. Mais, si entre temps, il arrive que le créancier se décide à vouloir retirer son offre avant expiration du délai préalable établi, il ne lui est remboursé que ses 95 francs Cfa. Sans intérêts. Mais, si le contrat arrive à échéance, il est reversé au créancier son capital et les intérêts issus de son placement. Autrement dit, l’Etat va placer auprès des banques susmentionnées ses titres contre des fonds engagés par des financiers, moyennant des intérêts.

D’après Essimi Menye, l’emprunt obligataire passé fait appel à différentes sources de financements. Outre l’épargne, les assurances, le contribuable et les banques. Selon certains responsables du ministère des Finances ayant participé à l’élaboration de cette convention, ce nouveau mode de financement est avantageux par rapport au mode de financement traditionnel. Car, il s’avère moins risqué pour le Cameroun d’autant plus que le Cameroun dont la monnaie est le franc Cfa, ne le contracte pas avec des monnaies étrangères. L’Etat camerounais emprunte en Cfa pour rembourser en Cfa. En plus, cet emprunt va davantage dynamiser l’activité de la Douala Stock Exchange, la bourse nationale, étant donné qu’elle est appelée à servir de tour de contrôle pour toutes les opérations y afférentes. Avec la levée d’une cagnotte de 200 milliards de francs, le gouvernement pourra lancer ses projets structurants et autres chantiers d’envergure en attente de financement.



Ce qui va se passer à présent


L’opération, dès lors qu’elle est sur les rails, suscite de nombreuses questions. Des questions que se posent les citoyens. Pour une première, il y a lieu pour l’Etat d’apporter les éclairages nécessaires à la bonne compréhension des acteurs. Une bonne compréhension qui devrait convaincre les souscripteurs potentiels à investir leur épargne dans cet emprunt.

Le consortium pour quoi faire ? La signature du mandat d’arrangeur entre l’Etat du Cameroun et le consortium des banques donne à ce regroupement de banques la mission de monter le dossier. Elles agissent en qualité de prestataires de services d’investissements. Elles vont « arranger » le dossier. C’est la pertinence de ce dossier qui devrait arracher l’adhésion des souscripteurs.

Dans le dossier, vont figurer des informations sur la crédibilité de la signature de l’Etat. Selon le directeur général du Trésor et de la coopération financière et monétaire, Hamadou Sambo, celle-ci est un BB stable, bonne en réalité. L’Etat aurait pu demander une notation spécifique pour cette opération mais n’en a pas éprouvé le besoin. Les arrangeurs vont préparer la note d’information destinée au public. Cette note devrait contenir la valeur du titre, le taux de rémunération et les délais de remboursement.

Quels autres intervenants ? La note d’information prête, elle sera soumise à l’organe qui veille à la régularité des opérations boursières, la Commission des Marchés financiers, CMF. Cette commission s’assure que l’épargne publique sollicitée ne va pas tomber entre les mains d’apprentis sorciers qui fondent dans la nature, abandonnant les souscripteurs à leur triste sort. Même l’Etat, dans ce processus, doit montrer qu’il est respectueux des bonnes règles. La note d’information validée, l’opération est alors lancée à la Bourse.

Naturellement, la Bourse de Douala (Douala stock Exchange, DXE) va connaître avec cette opération une forte activité. Le marché des valeurs va augmenter en volume et enregistrer de nouveaux titres. Ce qui fera des séances de cotation plus animées.

Cette animation en bourse est le fait des prestataires des services d’investissements (PSI). Ils vont être au centre de l’affaire. C’est eux qui vont mobiliser les souscriptions. C’est auprès de ces PSI que les souscripteurs vont se diriger pour acheter les titres.

Qui peut souscrire ? D’ordinaires, il existe deux catégories de souscripteurs : les institutionnels (banques, assurances, fonds de pension, mutuelles, entreprises, etc.) et les particuliers. Tout ce monde va aller voir les PSI, chacun avec le montant de sa mise. Le succès de l’opération se juge sur deux éléments : la mobilisation du montant sollicité et la palette des souscripteurs. L’emprunt sera véritablement populaire au regard du nombre de particuliers qui souscrivent. Et cette popularité crée un encrage entre l’emprunteur et les souscripteurs.

Les particularités. C’est le premier emprunt obligataire lancé par l’Etat du Cameroun. La tradition est déjà installée en Afrique de l’ouest. Mais l’Etat du Cameroun veut faire fort d’entrée : le montant de deux cent milliards est le plus important sollicité en une fois par un Etat dans la zone franc.

R. D. LEBOGO NDONGO



« Nous sommes au premier niveau de l’émission »


Essimi Menye, ministre des Finances.

« La signature d’aujourd’hui fait l’objet de beaucoup d’efforts. C’est la première fois que, l’Etat du Cameroun va s’engager officiellement dans le processus d’émissions de titres pour soutenir effectivement l’exécution du budget. Pour cela, il a fallu se préparer, faire de la documentation administrative et de la préparation interne. On a préparé les dossiers qu’on a soumis à l’approbation de la hiérarchie. C’est après cette approbation que nous avons pu contacter les banques pour arriver à cette étape aujourd’hui. Nous signons là quelques feuillets seulement, mais il fallait les mettre en forme. Et cela demande des discussions. Nous sommes rentrés dans une relation de partenariat avec le secteur bancaire étant donné que notre pays est engagé dans le processus de partenariat public/privé. Ce partenariat se matérialise aujourd’hui par la signature de ce mandat. Nous donnons officiellement mandat au consortium des trois banques que sont Citibank (anglo-saxone), Afriland First Bank (camerounaise) et SGBC (française). Nous voulons pouvoir bénéficier de l’expérience de toutes ces structures. La signature d’aujourd’hui n’est pas le début du processus comme on peut le penser, mais, c’est juste pour matérialiser l’ensemble des travaux que nous venons de réaliser au cours des quatre derniers mois. D’autres travaux ont été faits et ils vont être en route pour accélérer le processus. Au cours de la semaine prochaine, nous allons signer d’autres documents qui vont être mis en route pour que nos banquiers préparent tous les éléments de publicité et d’information afin que tout le monde sache comment cet emprunt sera organisé. Nous envisageons que d’ici le 15 décembre, nous ayons déjà suppléé toute cette documentation et mobilisé les fonds. Pour nous, ce qui est important, c’est de disposer d’une enveloppe qui nous permette de lancer véritablement sur le terrain les grands projets que le Chef de l’Etat a annoncés. Nous sommes ici au premier niveau de l’émission. Une fois que l’emprunt est émis, il sera donc ouvert à la cotation et c’est en ce moment là que Douala stock exchange viendra en route. Et je crois que le processus d’information et de communication des usagers sera aussi élaboré pour que tout le monde soit informé sur ce nouveau processus. »


« Le système bancaire fait confianceà l’Etat du Cameroun »

Alexandre Maymat, administrateur directeur général de SGBC.


« Le choix que nous avons fait Afriland, Citibank et SGBC de participer à cette émission obligataire dont nous signons la première étape aujourd’hui, tient a plusieurs éléments. Le premier, c’est qu’il manifeste la confiance qu’a le système bancaire dans la capacité de l’Etat du Cameroun à s’engager dans un nouveau mode de financement pour lui, qui est l’emprunt obligataire. La deuxième chose, c’est que si nous avons choisi de le faire tous les trois, c’est que nous avons une pleine confiance que nous sommes complémentaires. Nous sommes la coalition d’une grande banque américaine très férue dans ce type d’opération, d’une banque camerounaise très connue et qui progresse très vite d’ailleurs ce qui inquiète et la troisième banque, celle que je représente, la SGBC, une banque française présente ici depuis 50 ans. Le troisième élément, c’est que le banquier par nature, c’est celui qui reçoit l’épargne et qui la transforme en crédit pour le bénéfice du développement économique. Cette opération d’émission obligataire, c’est exactement cela. Nous allons solliciter les épargnants, que ce soit les banques, les compagnies d’assurance, mais aussi les ménages, pour les encourager à utiliser une partie de leur épargne pour contribuer aux investissements et au développement économique du pays dans lequel ils vivent. »

Propos recueillis par Josiane TCHAKOUNTE

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