Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Jean Bikoko: l'assiko perd son roi

Jean Bikoko Aladin fut à l’assiko ce que furent Louis Armstrong au jazz, Bob Marley au reggae, Michel Jackson à la pop music, Manu Dibango au makossa…

72 ans comme l’indiquait sa biographie, ou 87 comme on l’a découvert sur le faire-part de son décès ? Jean Bikoko Aladin lui-même ne connaissait pas son âge. En raison de l’état civil incertain au Cameroun, dans la première décennie de la colonisation française. Ce qui est certain, c’est que l’artiste a eu une carrière pleine d’une bonne cinquantaine d’années. Sans pour autant conjurer la frustration de ne recevoir vivant l’hommage de ses contemporains.

Mort le 22 juillet dernier, celui que Claude François surnomma « le sorcier de la guitare » a été honoré à une dimension qu’il eût eu lui-même du mal à imaginer. L’hommage de la patrie à travers un message condoléances du président de la République, la présence à ses obsèques du Mincult, Ama Tutu Muna, représentant le chef de l’Etat, une médaille de chevalier de l’ordre du Mérite… Deux évêques pour les messes de requiem, Victor Tonye Bakot à Yaoundé et Dieudonné Bogmis à Eséka. L’hommage des héritiers de son art, pour l’émerveillement des personnes venues de divers coins du Cameroun et de l’étranger.

Quelle revanche sur la vie dans cette ville cuvette d’Eséka pour cet orphelin qui s’y était installé, très tôt, parti de son Biyouha natal, en unique rescapé d’une famille dont il n’avait pas fini de faire le deuil du père, de la mère et de sept frères et sœurs! Petit de taille, mais bourré de talent, il s’est taillé une place parmi les grands. Il a modernisé un folklore au point de soulever les salles de spectacle à travers le monde.

Pour ce garçon dont l’instruction n’a pas dépassé le primaire, qui à Douala s’est essayé à de petits métiers, découvrir la guitare a ouvert une voie royale. Il aura fallu pour cela vaincre les railleries dans une communauté où le musicien était considéré comme un plaisantin. Vaincre l’adversité. Faire éclater le talent. Pour qu’un producteur peu scrupuleux lui colle la paix, il entre en studio, sans aucune préparation, lors d’un séjour à Paris. Il en ressort avec « Saï mbog », l’un de ses meilleurs succès.

Très tôt, Aladin connaît la gloire. Des admiratrices affluent. Il les conduit à l’autel. 42 fois. De l’assiko, il était devenu le roi. Son engagement politique n’altère pas sa liberté de pensée. On le croit du côté du pouvoir, lorsqu’en 1961, il invite dans « A mawanda bôga bés », les irréductibles de l’Upc de sortir du maquis. Plusieurs fois, il dénonce les abus du pouvoir et se retrouve en cellule. Notamment quand il chante « hiki jam li gwé ngen (Il y a un temps pour tout) ». Un homme qui prêchait l’union et la concorde s’en est allé.

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière