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Dossier de la Rédaction

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Centres de santé: Comment on se débrouille au quartier

La fermeture de 14 centres de santé clandestins la semaine dernière dans un district de santé de l’arrondissement de Yaoundé III a fait grand bruit. Et remis au devant de l’actualité, un problème qui depuis des années, préoccupe le ministère de la Santé publique et l’Ordre national des médecins du Cameroun. L’action de répression initiée par la préfecture du Mfoundi a porté sur un seul des sept arrondissements de la ville de Yaoundé. Mais c’est assurément un signal fort donné par l’autorité administrative. Et l’on peut dire que le premier mérite de cette opération est peut-être de donner une idée plus ou moins précise de l’ampleur d’un phénomène tentaculaire, qui s’est développé ces dernières années dans les quartiers des villes camerounaises. Imaginons donc si cette répression devait se poursuivre dans l’ensemble des quartiers de la capitale…

C’est sûr, le bilan serait plus lourd. La vérité, c’est que les petits centres de santé privés ont su capter l’attention et la confiance des populations pauvres dans les quartiers. A force de les avoir à proximité des habitations, il est compréhensible qu’on pense d’abord à eux en cas de problème de santé. Un : pas besoin de se casser la tête pour trouver un taxi ou une voiture et se rendre à l’hôpital. Deux : la prise en charge, ou ce qui en tient lieu, y est souvent immédiate et surtout accessible aux plus petites bourses. Avec par exemple 500 F pour une consultation. Un coût des soins plus qu’abordable, un lien qui se tisse rapidement, et le « docteur » a tôt fait de gagner sa place au sein de la communauté.

Incontournable ? Ils le sont presque. Il faut aller dans les quartiers populaires et dans les quartiers périphériques des grandes villes pour comprendre pourquoi les centres de santé ont pris autant d’importance au fil des années. Ce capital sympathie tient d’abord au fait qu’ils répondent tant bien que mal à une demande réelle en soins de santé. Mais en plus, le fait qu’ils aient pour promoteurs des élèves des écoles de médecine, des infirmiers diplômés mais n’ayant pas eu la chance de trouver un emploi salarié, renforce évidemment leur emprise. La blouse blanche a le don de rassurer, parfois sans qu’on ait besoin de savoir qui la porte.

Alors, question : pourquoi les pouvoirs publics ferment-ils, en série, ces centres de santé ? Pour le cas de Yaoundé III, le préfet du Mfoundi a notamment évoqué l’absence de personnel qualifié, la proposition de services de santé douteux, et le fonctionnement sans autorisation du ministère de la Santé publique. De toute façon, un seul de ces motifs à la fois aurait suffi. Mais les promoteurs des centres de santé savent accumuler les défauts. Premier problème : l’infrastructure. Le centre de santé au quartier, c’est un studio de deux pièces, pas forcément équipé pour un usage médical. C’est un infirmier et des apprentis dont la formation et l’exercice sont loin de tranquilliser. Une perfusion, une injection qu’on croit simple, et les voilà à l’origine de drames. Ici, l’excès de zèle est le danger numéro un. On y tente quelques opérations pointues : accouchements, interruptions volontaires de grossesses, examens médicaux… Mais les complications peuvent survenir. Disons même qu’elles surviennent plus régulièrement qu’on ne le pense. C’est alors que, dans la panique, on oriente les patients – ou plutôt les victimes – vers les hôpitaux de référence. Nous sommes donc en plein «secteur informel de la santé publique». D’autant plus que nombre de promoteurs ne se croient pas obligés d’être en règle. Il y aura encore des fermetures dans les prochains jours. Mais cela amènera-t-ils les gens vers les hôpitaux ? C’est moins sûr. Et c’est là le problème.


 

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