Les chiffres de la maladie enflent de jour en jour dans la capitale. Déjà 149 cas déclarés pour 5 morts.

L’épidémie de choléra qui sévit à Douala apporte, chaque semaine, son lot de nouvelles peu rassurantes. La semaine dernière, deux nouveaux morts (à Ngodi et New Bell) étaient enregistrés. Le week-end dernier, on parle d’un nouveau décès à New Bell. Ce qui porte le bilan du choléra pour l’heure à cinq morts, sur 150 cas environ suspects, et 16 cas confirmés à Douala. Pourtant, au sein du comité régional de lutte contre le choléra, si on confirme ces évolutions alarmantes, il n’y a pas lieu de céder à la psychose. On peut en finir avec le choléra à Douala. « Le problème dans ce genre de maladie c’est la sensibilisation. Il y a une campagne actuellement dans le secteur des transports, où il faut signaler toute personne qui descend d’un bus plusieurs fois. Le choléra peut s’arrêter si les gens respectent certaines règles élémentaires », confie ce membre du comité régional de lutte.

A Douala, la mobilisation est réelle. Lundi dernier, une réunion a eu lieu entre tous les membres du comité régional afin dévaluer les actions entreprises sur le terrain. Comme action, on peut d’ailleurs relever la chloration des puits, les activités d’information éducation et communication (IEC) inaugurées le week-end dernier dans les quartiers à risques, sous la houlette de Maurice Tchoffo Saa, secrétaire général de la région, président du comité de lutte et du délégué du gouvernement auprès de la CUD Fritz Ntone Ntone. On assure ici que tous les jours, des équipes sont mobilisées dans les districts de santé et dans les quartiers pour limiter la propagation de ce mal insidieux.

Si le choléra est une maladie de la misère, c’est aussi celle de la négligence et des pratiques illégales. La vente de « sucettes » et autres boissons artisanales a été bannie des écoles. On a appris auprès du comité régional que des vendeurs d’eau dans les rues ont été dégagés lundi dernier. « Il y a eu une sensibilisation avant dans les médias, surtout dans les radios, en direction de ces vendeurs illicites. Que ce soit ceux qui vendent de l’eau dans les sachets ou encore, dans des fûts, à travers la ville », indique-t-on au comité régional. Des prospectus ont été distribués aux citoyens, dans le quartier administratif, et dans les zone dangereuses, où se balade le vibrion cholérique. Ces mesures tournent autour des attitudes à adopter devant un cas suspect, quels gestes poser pour éviter cette maladie. La sensibilisation, selon nos sources, aurait attiré l’attention des bailleurs de fonds, qui promettraient un soutien plus accru à ces efforts.

Ces gestes qui sauvent

Le choléra, maladie contagieuse, se manifeste par une diarrhée abondante et liquide, des vomissements répétés et abondants, des douleurs abdominales. Voici quelques attitudes pour l’éviter.

-Sécuriser les aliments

Il est conseillé de bien laver les fruits et les crudités (salades) à l’eau javellisée avant de les consommer. Bien cuire les aliments et les conserver dans des bocaux propres. Pendant la période de l’épidémie, éviter autant que possible de manger les crudités.

-Se laver les mains

Quand se laver les mains ?Avant de faire la cuisine, avant et après les repas, avant de nourrir les enfants, après être allé aux toilettes, immédiatement après avoir manipulé les selles, les vomissements, la lingerie souillée des malades. Comment se laver les mains ? Utiliser toujours du savon, laver les mains à grande eau.

-Désinfecter les puits

Les eaux de puits non traitées, l’eau de source non traitée, sont des vecteurs de la maladie. De même que l’eau vendue en sachet et en bouteille au bord de la route, qu’il faut éviter au maximum. Préférer l’eau minérale en cas d’extrême soif.

-Traiter l’eau

Faire bouillir l’eau et la mettre dans un récipient propre. Javelliser l’eau et la mettre dans un récipient propre de 10 litres. Pour cela, il faut ajouter une cuillère à café d’eau de Javel, remuer un peu pour harmoniser le mélange, attendre 30 minutes avant d’utiliser cette eau

-Que faire en cas de choléra ?

Dès les premiers signes, se rendre dans l’une des formations sanitaires suivantes : Hôpital Laquintinie, hôpitaux de district de Bonassama, Cité des Palmiers, Deido, Logbaba, Nylon, New-Bell. Centre médical d’arrondissement (CMA) : Bonamoussadi, Soboum Bonendale.