Les policiers, tous grades confondus, doivent retourner à une parfaite discipline et au respect des valeurs, des principes de la profession qu’ils ont choisie, selon le délégué général à la sûreté nationale qui se trouvait mercredi à garoua, dans sa ronde de prise de contact.
Rokyatou I., employée dans un atelier de confection, s’en souvient. La nuit tombait à peine sur le quartier « Présidentiel », imitée par un début de pluie. Elle ne s’est donc pas méfiée du duo qui se rapprochait ce soir-là de son domicile à moto, comme pour s’abriter. Jusqu’à ce qu’elle avise le couteau du passager… Les agressions dans la ville de Garoua ? Différents interlocuteurs les ont évoquées aux reporters de CT. Comme cet employé d’hôtel soucieux de voir un client sortir en soirée, ou ce policier engagé dans le cortège du délégué général à la Sûreté nationale. Martin Mbarga Nguele a sans doute été mieux informé encore des réalités sur ce terrain.
S’exprimant lors de la prise d’armes organisée hier à la place de fêtes de Garoua, le Dgsn l’a montré, en présentant certains maux de la région en matière de sécurité. « Agressions physiques, braquages dans les domiciles, razzias, vol de bétail, enlèvements [suivis] de demandes de rançon (…) braconnage dans les réserves protégées », etc. Certes, Martin Mbarga Nguele ne doute pas que ses collaborateurs dans le Nord travaillent dur contre le mal. Mais si beaucoup a été fait, « beaucoup reste à faire. » L’action contre les hors-la-loi doit donc être « inlassable ». Il s’agit, précise le Dgsn, de tout mettre en œuvre pour maintenir l’ordre et la sécurité.
Evidemment, les policiers ne peuvent pas efficacement combattre les criminels s’ils sont eux-mêmes un peu bandits sur les bords. Ils doivent donc être « des hommes d’honneur au service des citoyens », a indiqué le Dgsn, les invitant à gagner leur « premier combat », celui mené contre eux-mêmes. Cela passe, entre autres choses, par le refus du rançonnement, de la manipulation des enquêtes, des violences et voies de fait sur les usagers, ainsi que des « patrouilles individuelles ».
Le chef de corps a ainsi appelé à une « refondation totale des comportements et manières de servir. » Les policiers, tous grades confondus, doivent retourner à une parfaite discipline et au respect des valeurs, des principes de la profession qu’ils ont choisie. Et pour une meilleure efficacité, il leur faut aussi constamment en référer aux autorités administratives et judiciaires, tout en privilégiant la collaboration avec les autres forces de sécurité. Il s’agit ici de chercher à harmoniser les missions, et d’éviter d’inutiles désagréments.
S’adressant aux populations, Martin Mbarga Nguele leur a demandé, comme pendant ses étapes précédentes, de collaborer pleinement avec la police. De prêter main forte à cette force. « C’est par cette attitude que nous allons vaincre ensemble le grand banditisme », a lancé le Dgsn. Cela dit, d’autres problèmes se posent, ici comme ailleurs, relatifs aux moyens, qu’ils soient logistiques ou personnels. Là encore, le chef de corps a promis des solutions progressives.
