Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de Guinée a proposé ce mardi que le second tour de l'élection présidentielle ait lieu le 31 octobre. Initialement prévu le 19 septembre puis décalé au dimanche 24 octobre, le scrutin avait une nouvelle fois été reporté vendredi, quatre mois après le premier tour du 27 juin. En marge de ces atermoiements politiques, la tension est montée d’un cran dans le pays. Lundi, outre des mesures de sécurité exceptionnelles décidées par les autorités, les rassemblements politiques ont été interdits par le gouverneur de Conakry. Car si un calme relatif règne dans le pays, le week-end dernier a été marqué par des violences entre les partisans des deux candidats en lice pour le deuxième tour, Cellou Dalein Diallo, qui a recueilli 43 % des voix au premier tour, et Alpha Condé, crédité alors de 18 %.
Redoutant un nouvel embrasement du pays, Amnesty International a dénoncé l'"usage excessif de la force" par l'armée et la police qui ont tiré à balles réelles pour disperser des manifestants dans la capitale. Les récentes tensions ont par ailleurs ravivé la rivalité ancestrale entre les deux principales communautés du pays, les Peuls et les Malinkés.