Karolina Blaberg est au Cameroun pour appuyer le projet de restauration du centre qui a subi les affres de travaux routiers et d’intempéries.

Les travaux d’élargissement de la route Nkolndongo – Anguissa n’ont pas fait que des heureux. Débordant de quelques mètres sur le tracé, le Collège privé Effa Gaston (Copleg) a en effet vu une partie de son édifice démoli. Notamment la grande bibliothèque que l’écrivain – philosophe Gaston Paul Effa tente d’y ériger en centre documentaire de référence depuis quelques années maintenant. Au-delà des murs détruits, la toiture affiche maintenant une grande porosité, qui laisse aisément passer les eaux de pluie et l’humidité. Une bonne partie des ouvrages, estimés à près de 200.000, en ont subi les affres. Abîmés par les intempéries, tout au moins difficiles à l’exploitation désormais. Au Cameroun depuis jeudi dernier, Gaston Paul Effa a pris le parti de ne pas ainsi laisser un rêve mourir. C’est pourquoi dans ses valises, l’écrivain a amené une « humanitaire » finlandaise, pour appuyer son projet de restaurer et d’agrandir la bibliothèque en désaffection. Karolina Blaberg, journaliste et femme de lettres est venue voir, entendre, toucher du doigt la réalité sur le terrain, question d’avoir une meilleure idée de la contribution qu’elle apportera à la mise en œuvre du projet.

Rencontré par CT, l’écrivain Camerounais a expliqué le contexte qui dicte cette démarche. « J’ai grandi en lisant Don Quichotte, où il est expliqué que le livre transforme celui qui le lit. Constatant qu’il n’y avait pas beaucoup de véritable bibliothèque ici, j’ai donc eu l’idée de celle-là. C’est ainsi que enseignant de mon état, j’ai revêtu la blouse de cuistot, en montant un restaurant dont les bénéfices finançaient la bibliothèque. Au début, l’étincelle a embrasé un maximum de personnes et le restaurant était toujours plein. Et puis, il y a eu la crise, le restaurant est devenu moins fréquenté et depuis deux ou trois ans, les travaux se sont arrêtés », justifie l’homme de lettres. En mobilisant les énergies volontaires autour de lui, Gaston Paul Effa a ainsi pu rallier Karolina Blaberg et Pierre Grouix qui dans un cadre coopératif, ont accepté de voler au secours de la bibliothèque du Copleg. D’ores et déjà, un container d’ouvrages nouveaux (près de 100.000 livres) a été mis à disposition. « Mais dans l’état actuel on ne peut les décharger sinon ils se gâteront aussi », regrette Karolina Blaberg. Il faudra donc attendre que la bibliothèque soit retapée. L’architecte André Collins de France a déjà élaboré les plans de l’ouvrage, et les devis sont réalisés. La coopérante finlandaise aidera à mobiliser les fonds et trouver les partenaires à l’étranger pour permettre que les travaux puissent démarrer, d’ici début 2011. et permettre à la bibliothèque de tourner le plus rapidement cette mauvaise page.