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Dossier de la Rédaction

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Livre:Quand les femmes ne voient plus la lune

Avec son traité sociologique sur la ménopause, Josiane Mbarga aborde une question souvent perçue sous le prisme des clichés.

A juste titre, l’auteur de l’ouvrage et son préfacier relèveront à plusieurs reprises le caractère pionnier de l’objet de l’étude. Du moins au Cameroun, où la question de la ménopause reste peu explorée, mal connue et uniquement traitée du point de vue médical. Et c’est assurément ce côté novateur qui constitue la principale force du livre. « La construction sociale de la ménopause – vécu et perception en Suisse et au Cameroun », dont le titre masque quelque peu le caractère monographique du contenu, propose une lecture croisée européano-africaine du statut de la femme, à l’aune d’une des étapes de son évolution biologique la plus structurante. Tant du point de vue de son comportement, de son rapport à la société que de sa perception par celle-ci. Le caractère scientifique de l’ouvrage doit être signalé d’entrée de jeu. Josiane Mbarga, son auteur, reconnaissant que ce thème a fait déjà l’objet de trois de ses travaux de recherches, notamment celui du D.E.A qu’elle prépare actuellement à l’université de Lausanne en Suisse. Autant donc dire qu’on est assez loin du livre grand public, et qu’à bien des égards, le traitement du sujet ne manque pas d’hermétisme.

Pour autant, le moins que l’on puisse dire c’est que l’argumentaire est bien construit. Sans doute avantagée par le peu de publications sur la ménopause au Cameroun, Josiane Mbarga a su articuler les séquences de son discours entre connaissances empiriques et enquête scientifique, en évitant le piège de la linéarité narrative. Les rapports entre ménopause et sexualité, sexualité et procréation ou ménopause et élévation du statut social de la femme, sont ainsi agencés avec une logique discursive cohérente, qui témoigne d’une certaine solidité dans les fouilles. Même si, dans l’option choisie de l’analyse contradictoire entre la ménopause chez les Suissesses et chez les Camerounaises, l’ambivalence est mal mise en évidence. Ce qui tient sans doute au fait que seul le deuxième volet a été véritablement traité, à travers l’enquête réalisée chez les femmes de Yaoundé et du village Meyo dans le Centre, alors que le premier se résume surtout en une compilation des résultats d’études d’autres auteurs.

Au niveau du fond, on pourrait également questionner deux ou trois éléments. Notamment l’extrapolation faite entre la réalité sociologique observée uniquement à Yaoundé et Meyo (un village béti de quelques centaines d’habitants) et la situation générale de la femme camerounaise, dans un pays qui compte une telle mosaïque de cultures. Quid donc de la représentativité et la valeur scientifique des conclusions ainsi tirées ? Il reviendra sans doute aux experts de la discipline de répondre. Le public, notamment les femmes, pourront toujours y trouver quelques réponses intéressantes sur cette ménopause que beaucoup appréhendent souvent avec inquiétude.

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