Malgré les mises en garde du délégué du gouvernement, les maisons poussent comme des champignons.

Les banderoles de mise en garde contre les constructions anarchiques, des plaques portant des messages allant dans le même sens, des écriteaux explicites autour du cours d’eau qui passe par là ne semblent pas refroidir les velléités de construction qui animent les populations de Makepe Missoke, dans l’arrondissement de Douala V. Depuis quelque temps, de nouvelles habitations sortent de terre, la plupart en matériaux provisoires. L’architecture est presque la même : des piquets dans l’eau, qui servent de fondation, de vieilles planches pour les murs, des tôles rouillées suffisent à construire ces baraques où vivent des familles entières. Les intempéries, ou encore l’alerte au choléra sont une autre histoire pour ces personnes. A certains endroits même, on voit des fils barbelés entourant des terrains avec des plaques sur lesquelles on peut lire : propriété privée.

Lors du passage des reporters de CT hier, un topographe était entrain de délimiter l’un des espaces à risques, apparemment récemment acquis par quelqu’un. D’autre part, une activité est en plein essor à cet endroit. Des tonnes de vieux vêtements et des bouteilles provenant de décharges sont lavées dans le cours d’eau. L’un des laveurs, qui a requis l’anonymat, précise qu’ils n’ont pas où aller. Selon lui, ils ont été recasés à cet endroit lors de l’aménagement de cet axe routier reliant Makèpè à Bépanda, par la Communauté urbaine de Douala. Pour d’autres habitants, ils sont là provisoirement parce que, comme les autres, ils n’ont pas trouvé un autre espace pour vivre. Toutefois, il est à noter que les populations ne détiennent aucun titre foncier qui leur donne l’autorisation de construire. Mais elles sont là, au risque de se faire déguerpir un de ces jours par la Cud.