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Dossier de la Rédaction

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Lac Tchad: dernier avertissement

Le Lac Tchad est presque à sec. Sa superficie se réduit comme une peau de chagrin au fil des ans.


25 000 km² en 1984, moins de 2000 km² de nos jours. Cette régression dramatique a pour cause principale les changements climatiques, plus particulièrement le réchauffement climatique. L’autre explication venant de la pression démographique des populations riveraines qui ont besoin de terre, d’eau, de poisson pour se loger, se nourri et mener de multiples autres activités. Depuis quatre décennies environ, la Commission du bassin du Lac Tchad ou CBLT, créée en 1964 et regroupant actuellement le Cameroun, la Libye, le Niger, le Nigeria, la RCA et le Tchad, s’échine à trouver les voies et moyens pour sauver le lac éponyme. C’est dans cette perspective qu’une fois de plus les chefs d’Etat, de gouvernement ou les représentants des pays membres de la CBLT se sont retrouvés hier à N’Djamena pour un sommet qui suivait les travaux de la conférence des ministres de ladite institution. Déjà, les 29, 30 et 31 octobre 2010, N’Djamena a abrité la session Afrique du 8e forum mondial du développement durable (FMDD) sur le thème « Sauver le Lac Tchad ». Cet événement devait rassembler de nombreux scientifiques pluridisciplinaires, de hautes personnalités politiques et diplomatiques de tous les continents autour de la problématique de l’assèchement et de la sauvegarde du Lac Tchad. L’objectif n’a pas changé. Il s’agit d’éviter ce que la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), il y a deux ans, a qualifié sans ambiguïté de « menace d’une véritable catastrophe humanitaire ». Les prévisions climatiques de l’agence spatiale américaine NASA sont tout aussi alarmantes : si le niveau d’eau du Lac Tchad continue de baisser au rythme actuel, cette étendue d’eau disparaîtra dans deux décennies au maximum, alors qu’elle en constituait l’un des plus grands réservoirs au monde en 1960.

Les conséquences du tarissement continu des ressources en eau du Lac Tchad s’avèrent au fil des ans toujours plus graves pour l’environnement, particulièrement pour la biodiversité et les écosystèmes de la zone, pour la survie des populations concernées, sans oublier les problèmes frontaliers. Plus de trente millions de personnes vivent dans la région du Lac Tchad. Les agriculteurs usent d’une bonne partie des eaux du lac pour l’irrigation, tout en recourant à celles de ses deux principales sources d’approvisionnement, à savoir les rivières Logone et Chari. Le lac étant presque à sec, les pâturages se sont raréfiés et dégradés. Faute de fourrage, le cheptel de bovins et de caprins s’est réduit. Quant au poisson, il n’y en a plus assez : la quantité a chuté des deux tiers en une quarantaine d’années. Conséquences : raréfaction de terres arables, raréfaction de l’eau pour l’irrigation, raréfaction de la nourriture pour les hommes et les animaux, destruction la faune et des écosystèmes. Il y a deux ans, la FAO constatait, impuissante, que toutes les activités socio-économiques étaient profondément affectées, tandis que la surexploitation des ressources en eau entraînait des conflits et des migrations. Toutes les informations disponibles révèlent que la situation s’est aggravée.

Dans le concert des appels à sauver le Lac Tchad, le Cameroun, pays riverain et membre de la CBLT, a maintes fois fait entendre sa voix. L’on n’a pas oublié l’évocation de cette situation préoccupante par le président Paul Biya au sommet mondial sur les changements climatiques à Copenhague le 17 décembre 2009. Le Premier ministre Philemon Yang s’est montré attentif à la plaidoirie du secrétaire exécutif de la CBLT qu’il a reçu à plusieurs reprises.

Les solutions préconisées et les résolutions arrêtées, les promesses et les engagements de financement, y compris par les pays membres de la CBLT, s’entassent dans les tiroirs. Ni l’ambition de détournement des eaux de l’Oubangui pour alimenter le Lac Tchad, ni l’idée de réservoir dans le Chari, projets coûteux, n’ont vu le jour. Le plus grave est que les caisses sont vides, faute notamment du payement des cotisations. D’où viendront le sursaut et le salut ? Le sommet de N’Djamena sonne comme le dernier avertissement.

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