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Dossier de la Rédaction

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« La production du taro a été réduite de 70% » [interview]

Le délégué régional de l’Agriculture et du Développement rural pour le Littoral, Simon Djolla Djolla, situe les racines d'une pénurie.

Comment expliquer la rareté du taro ces derniers jours ?

Il y a eu rareté du taro ces derniers temps parce que, au mois de mars, au début de la campagne agricole, on a constaté que les feuilles de taro flétrissaient et mouraient, et on ne connaissait pas l’origine de ce mal. Ce que les encadreurs ont fait c’était de demander d’abord aux producteurs d’être prudents, en attendant qu’on trouve une solution. Pour le Littoral, cela a été identifié dans le Moungo. Et comme notre chef de base phyto est installé à Nkongsamba, il nous a saisis immédiatement, et nous a dit qu’il y avait une nouvelle maladie. On s’est mis à rechercher. Nous avons saisi le ministère pour qu’on nous envoie quelques experts en protection des végétaux et en phytopathologie, pour qu’ensemble, on puisse rechercher l’origine du mal. On a eu le concours de notre ancien professeur retraité, et qui se trouve pas très loin de Nkongsamba. Immédiatement, on a prélevé quelques échantillons que l’on a envoyés au niveau de Dschang. On trouvé que c’était un colocacia, une maladie fongique qui attaquait les feuilles. C’est une maladie qui était très sensible sur le macabo. Comme le macabo et le taro sont de la même famille, à l’époque le taro était très résistant à ça. Les gens ont paniqué au départ, et la rumeur est même partie pour dire que c’est une maladie qui tue…

Effectivement, on parle d’une substance toxique qui aurait tué…

C’est justement parce que c’est quelque chose de nouveau, parce scientifiquement, on n’avait pas encore vu ce type de maladie sur le taro. Les paysans ont paniqué, les premiers encadreurs ont paniqué. Au moment où le chef de base nous écrit, il propose qu’on demande aux producteurs et aux consommateurs de taro, de s’abstenir de manger le taro, pendant qu’on recherche l’origine du mal. C’est ce qu’il a proposé. Mais nous avons fait un communiqué radio pour expliquer la réalité, et que les producteurs se rapprochent de nos services traditionnels pour avoir de bonnes informations. Je crois que ce sont les collaborateurs du chef de base qui ont rédigé la lettre qui venait à notre niveau, qui ont commencé à dire aux gens de ne plus consommer le taro.

Il y a eu des conséquences néfastes sur filière...

D’abord sur la production, il est clair que quand les plants sont attaqués, il meurt. La production est réduite. C’est une maladie qui réduit le rendement à plus de 70%. Pour le moment, les producteurs utilisent un fongicide pour éliminer la maladie. Il faut faire un traitement préventif, en traitant les semenceaux, le tout au Ridomil. On peut bien contrôler cette maladie. C’est clair que le fait d’avoir mis dans les têtes des gens que cette maladie attaquait et elle peut tuer, a eu un impact sur la consommation du taro. Parce que, à un moment donné, il y a eu des gens qui ne voulaient plus voir ça dans leur maison. Cela a eu un effet chez les producteurs des zones comme le Nord-Ouest, l’Ouest, etc.

Quelle est la situation aujourd’hui ?

Depuis quelques mois, les producteurs savent déjà ce qu’ils doivent faire, et le taro est revenu sur les tables des consommateurs camerounais. Moi-même j’en ai mangé pas plus tard que jeudi passé.

Propos recueillis par Alain TCHAKOUNTE

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