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Dossier de la Rédaction

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Bâtir sur le roc

Ils sont 32. Mais ce nombre importe peu. Car bien d’autres vont suivre, promet la Communauté urbaine de Yaoundé. Depuis peu de temps, celle-ci entreprend, en effet, des contrôles sur les immeubles fragiles. D’où la convocation de leurs propriétaires. Un vaste chantier, en somme. Dans la mesure où le retour à la croissance semble donner des ailes à la construction, sur un terrain où l’avènement d’une société des libertés, au début de la décennie 90 paraît avoir sonné le glas de la norme. L’administration ayant lâché du lest sur l’observance des règles d’urbanisme, sur le contrôle de la qualité des matériaux. Des immeubles ont ainsi commencé à pousser. Parfois sans matériaux de construction appropriés et souvent selon des normes dictées par la seule conscience du promoteur. Avec le recours quelque fois facile à une expertise sélectionnée dans les cercles restreints de la famille ou de l’amitié.

Les premiers résultats de ces entorses vis-à-vis des règles établies en la matière, ne se sont pas fait attendre. Sans qu’un vent violent eût soufflé, en l’absence de la moindre secousse tellurique, ces tours de Babel se sont mises à s’effondrer comme des châteaux de cartes, parfois avec mort d’hommes. Rien qu’à Yaoundé on dénombre trois cas depuis le début de l’année 2010 : un cas en février, deux pour le seul mois d’août, dans le même quartier Elig-Essono. La capitale du Cameroun, loin s’en faut, n’a pas le monopole de ce genre d’accidents. A Douala qui s’est signalée sur le sinistre tableau, bien avant Yaoundé, l’on a eu à déplorer la mort de quatre personnes au cours du même mois d’août 2010, suite à l’effondrement d’un immeuble au quartier New-Bell. En mars 2010, c’est Bafoussam, la capitale régionale de l’Ouest qui a défrayé la chronique : un balcon s’est effondré, lors d’un match de football, blessant 29 élèves du collège polyvalent Nelson Mandela.

Les vérifications faites, après ces accidents, ont montré à chaque fois pratiquement, qu’il existait un problème par rapport au permis de bâtir. Soit que le promoteur n’en possédait pas, soit que ce dernier est allé au-delà de ce qui était indiqué sur le papier officiel. Ainsi par exemple, la tour qui s’était effondrée au quartier Nsam à Yaoundé, il y a une dizaine d’années, avait été conçue en R+2. Et puis des étages s’étaient ajoutés au gré de la santé financière et de la fantaisie du propriétaire. Il serait cependant partial de verser tous les manquements sur les dos des bâtisseurs. L’Agence des Normes et de la Qualité (Anor), après la série noire du mois d’août à Yaoundé, a réuni des intervenants du secteur. Un doigt accusateur avait été pointé sur les matériaux de construction, au cours de cette concertation. En cause, le fer à béton et le ciment. Il avait été recommandé que ces matériaux soient soumis à l’examen, avant leur entrée dans le marché.

Contrôle de la qualité des matériaux, contrôle des normes de la construction. Ce sont deux mamelles dont devrait, sans restriction, s’abreuver la prévention dans nos villes, si l’on veut limiter ce fléau qui gagne du terrain, et bâtir sur le roc.

 

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