Lors de la séance plénière d'ouverture de la session de novembre, le président de l'Assemblée conseille également réalisme dans l'élaboration du budget de l'Etat pour 2011 et prudence dans la gestion de l'emprunt obligataire.
C’est dans un cadre rénové, avec un mobilier tout neuf que s’est ouvert hier la troisième et dernière session ordinaire de l’assemblée nationale pour l’année législative 2010. Une session qui sera essentiellement consacrée à l’examen et au vote du budget de l’Etat pour l’année 2011. Comme à l’accoutumée, membres du gouvernement, ceux du corps diplomatique ainsi que de nombreux représentants de la famille judiciaire sont venus très nombreux écouter le message que les députés, à travers le président de l’Assemblée nationale, avait à délivrer. Ils n’ont pas été déçus.
Pour la première fois depuis fort longtemps , on a vu des députés de tous les bords dans un bel élan d’unanimité applaudir à tout rompre le très honorable Cavayié Yeguié Djibril lorsque celui-ci s’est indigné du fait que malgré les hautes instructions du président de la République, chef des institutions nationales et du Premier ministre, chef du gouvernement, « le législatif ne semble plus jouir du respect d’antan de la part de l’exécutif ». Selon lui : « le mépris du second (l’exécutif) à l’endroit du premier (le législatif) va grandissant. Et il donne des exemples : « certains membres du gouvernement se rendent systématiquement indisponibles quant il s’agit de recevoir les députés. Pire, il y a quelque temps, d’autres ont été au centre de scènes publiques d’un surréalisme grotesque portant par-là même atteinte à la dignité du député. »
Approchés, certains membres du gouvernement n’ont pas souhaité commenter ces propos du président de l’assemblée nationale ; en revanche les députés n’ont pas été avares en confidences ; certains ont même révélé qu’il y a eu une séance de pugilat dans un ministère entre des députés et le service d’ordre. Quoi qu’il en soit, le très honorable Cavayié Yeguié Djibril a rappelé les maitres-mots qui doivent régir les rapports entre les pouvoirs : respect mutuel, considération réciproque, collaboration saine et sincère. Selon lui, « il serait judicieux que les rapports entre les pouvoirs soient des plus harmonieux possibles »
S’agissant de l’objet même de cette session, à savoir l’examen et le vote du budget de l’Etat, le président de l’assemblée nationale, s’appuyant sur le fait que la crise économique née de la crise financière de 2008 continue à produire des effets pervers, a appelé le gouvernement à faire preuve de réalisme dans les propositions qui seront bientôt soumises aux députés. Il a préconisé le même réalisme dans le processus de mise en place et de gestion de l’emprunt obligataire dont l’accord vient d’être signé entre le Cameroun et certaines institutions financières.
Une fuite en avant ; c’est ainsi que le président de l’assemblée nationale qualifie le comportement de l’ancien député Dieudonné Ambassa Zang qui a saisi récemment l'Union interparlementaire (UIP) pour dénoncer les poursuites politiques dont il serait l’objet dans notre pays. Interpellée au cours de la 123è assemblée générale de cette instance qui s’est tenue du 4 au 6 octobre dernier, l’Assemblée nationale du Cameroun a dû produire un contre-argumentaire qui a finalement convaincu les membres de la commission des droits de l’homme des parlementaires. En tout cas, ils connaissent mieux à présent les contours de cette affaire.
