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Bulletin: La démocratie des ethnies

Tout finit par finir… Le deuxième tour de l’élection présidentielle en Guinée s’est tenu dimancher, dans un calme qui tranche avec les affrontements inter-ethniques ayant ensanglanté l’entre -deux - tours.

Calme avant la tempête, ou retour à la paix ? Tout semble, en tout cas, opposer Peulhs et Malinkés, depuis que Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, lesquels appartiennent à l’une et à l’autre ethnie, sont entrés en course pour le second tour de l’élection présidentielle en Guinée. Une longue et pacifique cohabitation est ainsi mise à rude épreuve, au point d’être sacrifiée à l’autel de la politique. A cause d’une montée des extrémismes.

L’atmosphère n’avait cessé de s’électriser à mesure que s’éloignait le second tour du scrutin. C’est dans ces circonstances que dans l’Est et le Sud-Est du pays, des commerces appartenant à la communauté des Peulhs ont été pillés, des maisons incendiées par des manifestants Malinké. Ces événements pourraient, si l’on n’y prend garde, se reproduire dans la délicate période de la proclamation des résultats finaux. Ils replacent, en tout cas, sous les feux de la rampe, la difficulté d’asseoir une démocratie à l’occidentale, même dans un pays comme la Guinée où le sentiment national était assez fort, même du temps où le premier président Ahmed Sekou Touré dénonçait des complots peulhs. Car, l’équation ethnique demeure la corde sensible d’une kora que jouent les politiques au rythme et au gré de leurs intérêts. Dans cette logique, comment dissiper à l’esprit des Peulhs dont l’élite intellectuelle – comme celle des autres ethnies pourtant – a été décimée du temps de ce même Sekou Touré, que leur heure est arrivée, après 52 ans d’indépendance ?

Si l’on n’y regarde pas de près, l’on peut tomber dans la facilité de donner raison à un homme politique français qui estimait, il y a une vingtaine d’années, que l’Afrique n’était pas mûre pour la démocratie. La vraie question que l’on tend à éluder est inverse. Elle est moins celle de l’exercice de la démocratie que celle des stratégies à mettre en œuvre pour l’éclosion de jeunes nations au sein d’un agrégat de communautés ethniques, raciales ou religieuses. S’agissant d’une organisation de la cité dont le philosophe Platon minimisait les vertus, il y a près de 2500 ans déjà, la démocratie dans son principe, un homme une voix, devrait s’apprécier non comme un gant prêt-à-porter qu’on enfile aux peuples. Mais plutôt comme un costume à tailler sur mesure. Elle n’est pas une camisole en soie collant à toute mensuration féminine. Mais davantage un liquide auquel le contenant imprime une forme. En tenant compte des spécificités, des équilibres à préserver, des minorités à protéger, et même de tabous à ménager. C’est sans doute pour avoir pris en compte tous ces paramètres, la force du pardon en plus, que des hommes comme Nelson Mandela sont devenus des légendes vivantes. C’est pour n’avoir pas réussi la même chose que perdurent dans certains pays d’Afrique et d’ailleurs – le cas de la Belgique, par exemple, – des crises lancinantes.

Il appartient aux hommes politiques de Guinée et d’ailleurs d’inventer des formes de démocratie qui huilent plutôt les rapports entre communautés.

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