Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Le piège

Voici un événement qui vient à point nommé. Le comice agropastoral prévu en décembre à Ebolowa arrive au moment où le Cameroun recourt de plus en plus aux importations pour nourrir sa population. Plus de 550 milliards ont été consacrés l’année dernière à l’approvisionnement du pays en farine, riz, poisson et autres victuailles, selon le ministère des Finances. Alors qu’il y a quinze ans encore, au cours de l’année 1993-1994, selon les statistiques du ministère de l’Agriculture de l’époque, le Cameroun n’avait importé que pour 66,175 milliards en produits alimentaires.

Le Gicam s’en émeut à son tour et demande au gouvernement de mettre à profit, le comice pour doubler la production agricole, comme voie de sortie du cercle vicieux de la dépendance alimentaire. Pendant des décennies, notre pays s’est gargarisé de son autosuffisance alimentaire. Jusqu’à ce que les émeutes de février 2008 nous ramènent sur terre. Nous avons certes connu des années d’abondance. Cette période n’a malheureusement pas été suffisamment capitalisée pour préparer le temps des vaches maigres, comme dans le rêve biblique du Pharaon. La population a, en effet, augmenté sans que la production suive. Les raisons de ce gap sont nombreuses : l’archaïsme des méthodes culturales, la faiblesse et le mauvais état du réseau routier qui freinent l’évacuation des produits, la faiblesse des capacités techniques de conservation ou de la transformation desdits produits, le déséquilibre croissant dans la répartition des populations au profit des villes, le faible encadrement des agriculteurs …

La suspension de droits et taxes de douane à l’importation du riz et de la farine, décidée par le chef de l’Etat, après les émeutes de février 2008 devait temporairement soulager les ménages. Sans que l’on en fasse un manteau de Noé occultant la propension des Camerounais à préférer ce qui vient de l’étranger. Si le président Paul Biya avait été suivi depuis plus de vingt ans qu’il demande à ses compatriotes de consommer camerounais, on n’en serait pas là.

Nul doute que notre pays demeurera vulnérable à la vie chère et sujet à la pauvreté tant que nous produirons peu et que dureront ces habitudes alimentaires. La solution à long terme est de sortir du piège de la dépendance. Passe encore que l’élite ait du faible pour le champagne et des vins de grand cru, qu’elle se gave à Noël de dinde ou de caviar acquis à prix d’or. On comprend moins que le riz venu de lointain sud-ouest asiatique inonde jusqu’à nos campagnes. Que l’on propose sans alternative, du maquereau braisé, le soir, à l’entrée de débits de boisson dans les villages de l’arrière-pays. Quel paradoxe sur un terroir où se cultivent au moins dix variétés de racines et tubercules et quatre de céréales.

.Or les temps sont de plus en plus durs. La conjoncture mondiale est à la hausse des prix des produits de première nécessité. La pénurie du sucre vient de nous montrer que les choses ne vont pas s’améliorer de sitôt. La sagesse ancestrale conseille d’accrocher son sac à portée de main, le moment est sans doute venu d’inverser nos préférences, quitte à faire violence à nos goûts et appétits.

Ce ne sont pas des atouts qui manquent pour inverser cette tendance. Relever ce défi est possible pour peu que nous nous donnions les moyens d’améliorer notre production et des routes pour désenclaver les zones de production La fertilité de ses sols, la variété de ses régions naturelles, la générosité de son climat, le dynamisme de sa masse paysanne font, en effet, du Cameroun un pays à fortes potentialités agricoles.

 

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière