Faut-il y voir la marque d’un grand esprit ? Né le premier jour du premier mois de l’année1936, Joseph Fofé Tapydji, l’ambassadeur du Cameroun en République centrafricaine jusqu’à son décès, a rendu l’âme le premier jour du mois d’octobre 2010 à Paris, plongeant tout un village (Balatchi), toute une région (l’Ouest), voire tout le pays dans la tristesse. Car, en dépit des hautes fonctions qu’il a occupées aussi bien au sein du gouvernement que dans parti au pouvoir, voire dans la diplomatie, fonctions qu’a énumérées le représentant du chef de l’Etat à ces obsèques, le Pr Jacques Fame Ndongo, Joseph Fofé est resté égal à lui-même : humble et fidèle en amitié.
En effet, s’il est un point sur lequel tout le monde s’est accordé dans les divers témoignages entendus samedi soir à Balatchi, c’est l’humilité de joseph Fofé, sa passion pour le sport et surtout sa fidélité en amitié. Le message qui résume le mieux ce triptyque est certainement celui du chef de l’Etat adressé à Hélène Fofé par l’entremise du préfet des Bamboutos. Le chef de l’Etat qui a bien connu le défunt, parle d’un homme attachant, d’un ami, de sa passion pour le sport, de son patriotisme, avant de conclure que le Cameroun perd en lui un digne fils.
C’est aussi le témoignage du chef supérieur de Balatchi : Kenfack Tanga ; selon lui, la perte est immense et le vide laissé par le défunt ne peut être comblé ; car, il était le principal pilier du développement de tout le groupement. Le général de division Roland Mambou Deffo, par ailleurs directeur central de la coordination de la gendarmerie nationale, ami d’enfance du disparu depuis 1951, a ému plus d’un avec des anecdotes tirées de leur vie de collégien il y a un demi-siècle. Selon lui, c’était un homme politiquement et moralement intègre. Il affirme que le chef de l’Etat a tout mis en œuvre pour le sauver. Hélas ! Jacques Booh Booh, le chef de la délégation du comité central du RDPC à ces obsèques, révèle que la mort de Joseph Fofé a suscité émotion et consternation dans le parti ; car c’était un compagnon fidèle et digne, un serviteur des grandes causes ; alors aux grands militants, le parti reconnaissant. D’où l’envoi d’une forte délégation à Balatchi. Le frère cadet du défunt, le général de division Pierre Samobo nous apprend qu’il avait d’abord voulu être topographe avant d’être orienté par un de ses beaux-frères vers la médecine ; il remercie le chef de l’Etat qui aura été à toutes les étapes de la maladie de son frère ; l’un des fils du défunt, Lionel Fofé prie le représentant du chef de l’Etat d’être le pote- parole de la famille pour toutes les attentions dont la famille a été l’objet tout au long de cette épreuve difficile. Il promet d’être dorénavant l’épaule sur laquelle va se reposer sa mère, bien qu’il ne croit pas avoir les qualités de ce vénéré père dont il porte le nom.
En raison des multiples services rendus à la nation, Joseph Fofé a été fait commandeur de l’Ordre national de la Valeur à titre posthume par le chef de l’Etat. Après avoir épinglé sur le cercueil cette distinction, Jacques FAME NDONGO, le ministre de l’Enseignement supérieur, le représentant personnel du chef de l’Etat aux obsèques officielles organisées en l’honneur de Joseph Fofé , a au nom du président de la République a rendu un vibrant hommage à celui qui fut « un chirurgien-dentiste consciencieux et compétent, un ministre imaginatif et expérimenté, un scientifique qui ne fut guère obtus et abscons, un humaniste qui savait très bien que science sans conscience n’est que ruine de l’âme »
C’est à 14 h que le corps du regretté Joseph Fofé a été inhumé par un collège d’ecclésiastes dirigé par Mgr Athanase Bala, évêque émérite de Bafia qui a trouvé que c’était là une troublante coïncidence que le défunt nous quitte au mois de novembre, le mois des morts.
