Après des années de violences qui ont fait chuter la production de pétrole, celle-ci est remontée depuis un an à la faveur de l'amnistie offerte aux groupes rebelles. Mais, depuis plusieurs mois, on assiste à une résurgence de la violence dans cette partie du Nigeria. Le Mend a confirmé vendredi dernier dans un communiqué avoir enlevé sept étrangers début novembre, au cours de l'attaque contre une plateforme pétrolière et un bateau logistique au large du Nigeria.
Bien avant, le Mend a revendiqué le double attentat à la voiture piégée qui s’est produit récemment à Abuja pendant les fêtes de commémoration des 50 ans d'indépendance du Nigeria. Cet attentat est le signe de l’évolution du mode opératoire du Mend, en plus des rapts, sabotages d’oléoducs et attaques contre des installations pétrolières. Dès lors se posent plusieurs questions : pourquoi est-ce que le Mend relance-t-il les hostilités ? Est-ce une façon de mettre la pression sur le gouvernement fédéral afin que toutes leurs demandes relatives au contrôle des ressources du delta du Niger soient satisfaites ?
En tout cas, face à cette reprise des activités du Mend, les forces armées nigérianes ne restent pas les bras croisés. Elles ont annoncé avant-hier avoir arrêté plusieurs personnes soupçonnées d'enlèvements dans le delta du Niger, au cours d'opérations lancées depuis sept semaines contre les groupes armés actifs dans cette région riche en pétrole. Les opérations ont été conduites depuis le 28 septembre dans quatre Etats du Sud: Abia, Akwa Ibom, Imo et Rivers. Ces interpellations suffiront-elles à dissuader les rebelles du Mend ? Difficile de le croire. Une chose est cependant sûre : la pacification du delta du Niger dans le contexte actuel n’est pas aisée, en raison du contexte pré-électoral propice à toutes sortes de surenchères.