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Dossier de la Rédaction

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Livres: Afrique, la faute à Voltaire ?

L’Essai « Vers une société responsable : le cas de l’Afrique » tente d’établir le lien entre le niveau de développement du continent et son approche de la responsabilité.


De prime abord, c’est un sujet bien vaste qui est traité dans un format bien petit. A peine une centaine de pages (annexes et autres comprises) pour développer la thématique de la responsabilité en Afrique, cela peut sembler en effet bien peu. Pour autant, en refermant l’ouvrage de Daniel Etounga-Manguelle, difficile de se dire que la sujet a été traité à la légère, ou bâclé. Car la concision réelle dans le discours développé n’en empêche pas un argumentaire riche et fortement documenté. Autour d’une question, il est vrai, un brin philosophique, mais dont le traitement va déboucher sur les champs économique, sociologique et même politique.

Il faut dire que la couleur est annoncée dès le titre. « Vers une société responsable : le cas de l’Afrique ». L’auteur y fait la démonstration d’une société africaine qui, bercée au lendemain des indépendances par le mythe de l’Etat providence, s’est exonérée des responsabilités individuelles ou collectives sur le sort qui est le sien. Le sous-développement du continent serait ainsi tour à tour dû à l’action pernicieuse des anciennes puissances coloniales (néo colonialisme), à la conjoncture, à l’Etat qui n’exécute pas comme il faut ses missions régaliennes, mais jamais au passant dans la rue qui déverse ses ordures sur la chaussée, ni au commerçant dans le marché qui occupe anarchiquement la voie publique, ni même au chef de Pme dont les « arrangements » avec l’administration fiscale servent leur comptabilité mais pénalisent les caisses de l’Etat. Par analogie, Daniel Etounga-Manguelle montre que les grandes sociétés développées ont pu construire leur croissance, au-delà des plans de développement mis en œuvre, par l’affirmation de responsabilité à toutes les échelles, de l’individu à l’Etat. Et l’auteur de conclure qu’il n’y aura pas de décollage pour les économies africaines sans l’acceptation des responsabilités qui nous incombent à nous-mêmes dans la marche des affaires et la conjoncture sociale. Selon l’auteur, il n’y a aucune liberté sans responsabilité, et nos sociétés ne se libèreront qu’une fois qu’elles seront responsables.

Les arguments développés pour appuyer cette position ne manquent pas de pertinence, même si certains d’entre eux sont très discutables sur le fond. Ce d’autant que le discours est majoritairement construit sur des références étrangères pas toujours seyantes. Sans parler des raccourcis entre des situations observées uniquement au Cameroun et extrapolées sans tenir compte de la mosaïque culturelle, sociopolitique et même économique du continent. Mais la richesse documentaire de l’ouvrage, la propreté de la langue et la justesse du propos rendent le tout au final très digeste.

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