Notre pays est classé 131e sur 169 pays dans le rapport mondial sur le développement humain 2010 présenté mardi dernier à Yaoundé par le PNUD.
Le développement humain d’un pays se mesure à trois éléments. La santé, l’éducation et les revenus, c’est-à-dire le niveau de vie. De manière globale, la tendance est bonne pour l’ensemble des populations du monde. Si l’on s’en tient aux conclusions du rapport mondial sur le développement humain qui a été officiellement lancé à Yaoundé mardi dernier par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD). En clair, cela signifie que les populations sont en meilleure santé, plus riches et plus développées. L’espérance de vie est passée de 59 à 70 ans, le taux de scolarisation est passé de 55 à 70% et le PIB par habitant a pratiquement doublé et atteint aujourd’hui 10.000 dollars par habitant, soit près de 4,9 millions de F par habitant.
En Afrique subsaharienne, l’espérance de vie a augmenté de huit ans. Le rapport précise que le continent africain a enregistré des performances remarquables. Ceci dit, il établit aussi la différence entre le développement humain et la croissance économique. « On peut faire des progrès en santé et en éducation, sans nécessairement avoir une croissance économique à double chiffre », explique Thierry Mertens. Selon le représentant résident du PNUD au Cameroun, le développement d’un pays doit tenir compte des avancées présentes et futures.
En ce qui concerne le Cameroun, l’espérance de vie est passée de 46 à 52 ans. Le taux d’alphabétisation de 32 % à 77%. Cependant, le problème du Cameroun se situe au niveau des inégalités dues aux difficultés d’accès à la santé, à l’éducation et au revenu. Aussi, l’indice de pauvreté reste-t-il encore très élevé et la situation de la mortalité maternelle préoccupante. Pour Thierry Mertens, c’est en investissant dans le capital humain que le Cameroun signe son avenir, en plus des grands projets d’infrastructures et d’énergie, fondamental pour faire décoller son économie. « A quoi sert-il d’avoir des chiffres de croissance au-dessus de dix, si c’est pour voir le décès de nos mamans quand elles accouchent », s’interroge le représentant résident. Pour Yaouba Abdoulaye, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie de la planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) qui présidait la cérémonie en présence du ministre des Affaires sociales et le ministre de l’Education de base, le problème se situe plutôt au niveau de la redistribution des ressources. « Le Cameroun compte mettre l’accent sur les projets structurants, générateurs d’emplois », a-t-il déclaré. Pour le PNUD, l’accent devrait plutôt être mis sur une bonne mise en œuvre du document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), la mise en place d’un socle de protection sociale qui permette aux populations les plus vulnérables d’être protégées des chocs.
