"Le président de la République décrète, sur l'étendue du territoire national, l'état d'urgence à compter de ce jour 17 novembre, jusqu'à la proclamation par la Cour suprême des résultats du second tour de l'élection présidentielle", a déclaré le directeur du bureau de presse de la présidence, le commandant Mohamed Kassé, lisant le décret à la télévision nationale. Joint par l'AFP, M. Kassé a précisé que cela signifiait que "toute manifestation, tout regroupement" étaient à présent interdits et a recommandé de "ne pas sortir la nuit", sans vouloir parler de couvre-feu. Il s'agit de "mettre de l'ordre pour que les gens ne continuent pas à se battre, dans le souci de préserver les acquis démocratiques, parce que les leaders politiques n'ont pas joué vraiment leur rôle d'apaisement", a-t-il soutenu, interrogé par l'AFP au téléphone. A la télévision, le chef d'état-major général des forces armées, le général Nouhou Thiam, a déclaré que l'état d'urgence avait été décrété "dans le souci de préserver la quiétude et l'unité nationale". Cette décision a été prise après les violences dans les fiefs électoraux de Cellou Dalein Diallo, à Ratoma (banlieue de Conakry) et dans des villes de Moyenne-Guinée (nord), depuis la proclamation des résultats provisoires du second tour de la présidentielle, lundi.