Il est de notoriété publique que dans la région de l’Extrême-Nord, de nombreux jeunes éprouvent de sérieuses difficultés à fréquenter l’école occidentale. Et ceci malgré les efforts des pouvoirs publics visant à améliorer les conditions d’études. A peine le cycle primaire franchi, on arrête les études pour une raison ou une autre. Pour les jeunes filles, cette situation les prédispose aux mariages précoces, à la prostitution et autres écarts de comportements. L’éducation informelle devient ainsi une issue de secours pour ceux et celles qui ne disposent pas de ressources nécessaires pour percer loin dans leurs études. Très souvent, les jeunes filles se sont retrouvées dans les actes criminels et jetées derrière les barreaux. L’apport de la société civile en matière de la rééducation et l’insertion socioprofessionnelle des jeunes devient un élément salutaire étant donné que celle-ci contribue efficacement à la récupération des jeunes en proie aux déviances sociales. Des personnes qui, à partir des connaissances acquises deviennent pour ainsi dire, des maillons sûrs qui, au quotidien apportent leurs contributions au développement de la Nation camerounaise.
Dès lors, on comprend avec aise l’enthousiasme qui animait Tchari Gamda ; le conseiller du gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, en matière des affaires sociales et culturelles présidait la cérémonie marquant le 10 ème anniversaire de Saare Tabitha, un centre de formation qui, pour l’essentiel forme les jeunes filles et les femmes dans le domaine de la couture et la teinture ; une structure mise sur pied par l’Union des églises évangéliques du Cameroun avec l’appui financier de l’Union des églises baptistes en Allemagne. Du 9 octobre 2000 au 9 octobre 2010, ce centre a reçu 273 apprenantes dont 178 qui ont effectivement obtenu leurs attestations de fin de formation tandis que 53 d’entre elles ont abandonné leurs formations en cours de chemin. De 2003 à 2009, Saare Tabitha a formé 148 filles et 91 d’entre elles ont effectivement obtenu un emploi qui leur permet de se prendre effectivement en charge et même apporter un appui considérable à la résolution des problèmes auxquels sont confrontées les personnes qui leurs sont proches. La célébration de cet anniversaire a été l’opportunité pour Mme Cathérine Kolyang, la directrice de cette structure, de saluer les efforts déployés par ses collaborateurs, afin de donner à cette structure, l’image de marque qu’elle porte avec fierté. A l’actif de cet établissement, de nombreuses distinctions dont des prix en couture, des prix en transformation agroalimentaire, des prix en teinture et des prix en industrie d’habillement.
La directrice a profité de cet anniversaire pour exposer aux pouvoirs publics les difficultés auxquelles cette structure est confrontée. A ses préoccupations, le conseiller du gouverneur en matière des affaires sociales et culturelles a réaffirmé la disponibilité de l’Etat à apporter sa Franche et totale collaboration pour lui permettre de poursuivre son œuvre exaltante de récupération des couches sociales en proie à l’oisiveté et aux écarts de toutes sortes.
