La cellule anti-corruption du Minfi était à Maroua le 18 novembre dernier.

Quoique combattue, la corruption réussit toujours à opposer une résistance dans nos administrations. Un phénomène qui ne cesse de nousfaire une mauvaise publicité au niveau international. C’est pour inventorier les niches de la corruption et présenter les stratégies susceptibles de l’éradiquer que tous les gros bonnets des Finances de l’Extrême-Nord se sont retrouvés la semaine dernière à Maroua autour de Mahamat Amine, Inspecteur général au ministère des Finances chargé des régies financières, président de la Cellule ministérielle de lutte contre la corruption. Les participants sont venus du contrôle des finances, du secteur des douanes, des impôts, du trésor, et de l’agence comptable de l’université de Maroua. En trois heures, les participants ont échangé sur des sujets aussi divers que le délai du traitement des dossiers, le fractionnement des marchés, les marchés fictifs, les ordres de missions, le service d’assiettes, le dédouanement des marchandises, les contrôles biaisés, le recouvrement et bien d’autres points.

Les responsables régionaux de ces différentes structures n’ont pas manqué de faire à l’endroit de leur hiérarchie, des suggestions allant dans le sens de l’amélioration de leurs conditions de travail ; question de les éloigner davantage de la tentation de la corruption. Seulement, les usagers, ceux-là même qui sont sensés subir au quotidien les affres de la corruption n’ont pas été associés à cette kermesse, ce qui aurait le mérite, soit de réconforter les affirmations de ces responsables régionaux des Finances, soit de les balayer d’un revers de la main en décrivant d’autres pistes cachées de corruption. C’est sans doute la raison pour laquelle le représentant du Gouverneur à cette rencontre a dit qu’il ne saurait « sortir le mouchoir blanc et l’agiter pour dire que tout va mieux. Il s’agit en fin de compte de restaurer la gouvernance dans nos services», a-t-il recommandé.