Le projet lancé la semaine dernière n’est nullement une action isolée. Il s’inscrit dans la mouvance de la série de projets du même type annoncés, déjà réalisés ou en cours d’exécution : le projet d’électrification de 26 localités situées le long de la frontière Cameroun-Nigeria vient de s’achever ; Il en est de même du projet d’électrification rurale ERD-Rumpi dans le Sud-Ouest dont bénéficient 352.214 habitants dans 138 localités. Parallèlement aux actions de développement de l’électrification rurale, le gouvernement a entrepris, ainsi que l’a indiqué récemment à l’Assemblée nationale le Premier ministre Philemon Yang, de mettre en œuvre un programme thermique d’urgence, d’une capacité de 100 mégawatts et d’un coût de 60 milliards de francs, afin d’atténuer les effets de l’étiage en 2011 et 2012. Au total, c’est un effort remarquable que l’Etat déploie, avec pour objectif sectoriel d’accroître l’accès des populations à une énergie électrique fiable, et d’améliorer le cadre de développement économique et social du Cameroun.
L’engagement volontariste du gouvernement de donner un coup de fouet au secteur énergétique, reflète la vision d’ensemble que notre pays s’est donné, celle de devenir, à l’horizon 2035, un pays émergent. Réduire la pauvreté à un niveau socialement acceptable constitue l’un des objectifs généraux de cette vision cohérente. La réduction de la pauvreté passant, en milieu rural notamment, par l’amélioration de l’accès de populations aux services énergétiques modernes dans les secteurs prioritaires (éducation, santé et approvisionnement en eau), le gouvernement a, dans le cadre des stratégies de développement des infrastructures énoncées dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), défini un Plan d’action national Energie pour la réduction de la pauvreté (PANERP).
Au regard de l’ensemble projets déjà réalisés ou en cours de réalisation et si l’on considère le rythme soutenu de la mise en œuvre du programme national de développement du secteur de l’énergie, un optimisme raisonnable est permis de voir la production énergétique doubler d’ici 2015 et tripler à l’horizon 2020. L’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement se fera en tout cas au prix d’efforts soutenus pour la fourniture des indispensables services énergétiques modernes dans nos zones rurales comme dans nos centres urbains. Exposant sa vision des OMD lors du récent sommet de haut niveau de l’ONU consacré à l’évaluation dix ans après de la mise en œuvre des huit Objectifs du Millénaire, le président Paul Biya a du reste souligné avec la constance qu’on lui connaît, que l’accès à l’énergie constitue un facteur essentiel de la réalisation des OMD. Pour la simple et bonne raison, a-t-il indiqué, que « les ressources énergétiques ont un effet multiplicateur sur l’atteinte des objectifs relatifs à la réduction de la pauvreté, à l’éducation, à la santé, au genre et à l’environnement ».