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Dossier de la Rédaction

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La nécessaire réforme

Ainsi donc le gouvernement a définitivement opté pour l’informatisation de l’état civil, selon le chronogramme dévoilé vendredi dernier par le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation Marafa Hamidou Yaya. Une option qui en réalité ne surprend personne mais tombe à point nommé au regard du cafouillage qui règne dans ce secteur névralgique. « Combien sommes-nous ? », « Aidez-nous à vous compter » ; clamaient jadis des slogans pour sensibiliser les populations aux opérations de recensement initiées par les pouvoirs publics qui doivent disposer d’une banque de données fiables pour mettre en œuvre la politique nationale de développement socio-économique. Cependant, au-delà de cette opération avant tout matérielle et technique, l’institution de l’état civil proprement dit constitue un acte politique fondamental. L’état civil étant la base même de la citoyenneté. Or manipuler à la petite semaine la citoyenneté par des données fantaisistes sur les actes de naissance, de mariage ou de décès fragilise de manière permanente l’outil de décision majeur de tout Etat moderne.

A l’heure des technologies de l’information et de la communication (TIC), il apparaît urgent que jamais que la constitution de l’état civil à la base obéisse aux normes universelles de fiabilité et de sécurité. Et cela ne peut passer que par une informatisation bien conçue et menée de manière professionnelle. Car ne nous y trompons pas, en amont c’est bien l’homme qui introduit les données avec toutes les marges d’erreurs possibles. Même si l’état civil que nous connaissons aujourd’hui est le fruit d’une maturation au fil des siècles, on constate de nos jours que l’âge est l’objet de tous les tripatouillages au gré des intérêts purement individuels. Il en est ainsi, et de manière systématique à la Fonction publique nationale, aux lycées et collèges et dans nos équipes de football notamment. Ici et là, la tricherie a pignon sur rue, l’âge vrai est ignoré. Il ne faut surtout pas laisser quelque trace. Entre l’anonymat de la naissance et l’établissement de l’état civil, beaucoup d’eau coule sous le pont, au gré des appétits immédiats. Que dire alors des trucages des actes de mariage ou de décès pour défendre au mieux ses intérêts au tribunal ou ailleurs ! Un véritable capharnaüm civil qui fait la part belle aux faussaires de tout acabit qui écument le secteur et y font la pluie et le beau temps. Or non seulement vu sous cet aspect purement civil, personne n’ignore qu’en matière électorale, un bon fichier d’état civil est indispensable pour établir avec plus de rigueur la courbe des suffrages exprimés par les votants. C’est très souvent l’objet d’une discorde profonde entre les leaders politiques. On a vu le cas récent en Côte d’Ivoire avec la notion « d’ivoirité » qui a empoisonné le climat politique national et a été à l’origine de la longue crise qui a plombé tout recours aux élections pendant cinq années. L’informatisation programmée de l’état civil dans notre pays est donc non seulement nécessaire, mais incontournable pour entrer dans la modernité et prévenir des travers de tous genres.

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