A l’heure des technologies de l’information et de la communication (TIC), il apparaît urgent que jamais que la constitution de l’état civil à la base obéisse aux normes universelles de fiabilité et de sécurité. Et cela ne peut passer que par une informatisation bien conçue et menée de manière professionnelle. Car ne nous y trompons pas, en amont c’est bien l’homme qui introduit les données avec toutes les marges d’erreurs possibles. Même si l’état civil que nous connaissons aujourd’hui est le fruit d’une maturation au fil des siècles, on constate de nos jours que l’âge est l’objet de tous les tripatouillages au gré des intérêts purement individuels. Il en est ainsi, et de manière systématique à la Fonction publique nationale, aux lycées et collèges et dans nos équipes de football notamment. Ici et là, la tricherie a pignon sur rue, l’âge vrai est ignoré. Il ne faut surtout pas laisser quelque trace. Entre l’anonymat de la naissance et l’établissement de l’état civil, beaucoup d’eau coule sous le pont, au gré des appétits immédiats. Que dire alors des trucages des actes de mariage ou de décès pour défendre au mieux ses intérêts au tribunal ou ailleurs ! Un véritable capharnaüm civil qui fait la part belle aux faussaires de tout acabit qui écument le secteur et y font la pluie et le beau temps. Or non seulement vu sous cet aspect purement civil, personne n’ignore qu’en matière électorale, un bon fichier d’état civil est indispensable pour établir avec plus de rigueur la courbe des suffrages exprimés par les votants. C’est très souvent l’objet d’une discorde profonde entre les leaders politiques. On a vu le cas récent en Côte d’Ivoire avec la notion « d’ivoirité » qui a empoisonné le climat politique national et a été à l’origine de la longue crise qui a plombé tout recours aux élections pendant cinq années. L’informatisation programmée de l’état civil dans notre pays est donc non seulement nécessaire, mais incontournable pour entrer dans la modernité et prévenir des travers de tous genres.