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Dossier de la Rédaction

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Le Cameroun cherche la voie pour son industrialisation

Des pistes de réflexion explorées à l’occasion de la célébration de la journée Africaine de l’industrialisation.

La marginalisation industrielle est persistante en Afrique. La production manufacturière du continent n’a constitué que 0,9% de la production mondiale en 2008 et ses produits de base représentent toujours plus de la moitié de la valeur de ses exportations. Selon le Rapport sur le développement industriel 2009, rédigé par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi), les pays à revenu intermédiaire à croissance lente se caractérisent par des structures de production et d’exportation qui ont très peu évolué, ces trente dernières années. Loin de s’élargir, la production de ces pays s’est rétrécie, se spécialisant dans les produits très moyennement pointus. D’où un contraste frappant avec les pays à revenu intermédiaire à croissance rapide, qui ont diversifié leur production et élargi la gamme de produits d’exportation, et ont aussi amélioré la qualité de leurs produits.
Or, l'industrie crée des emplois, augmente la valeur des productions agricoles et minérales, favorise le progrès technologique, accroît les revenus et produit des recettes qui permettent aux gouvernements de réduire, voire éliminer la pauvreté. Le développement industriel peut donc être le moteur du développement économique en général. Car industrialisation et croissance vont de pair. Mais pour en arriver là, l’industrie doit être non seulement productive, mais aussi et surtout compétitive. Une compétitivité qui repose sur des infrastructures fiables, un cadre juridique favorable, des ressources humaines de qualité en quantité et une négociation intelligente de l’accès aux différents marchés.
Autant de paramètres que le Cameroun doit encore intégrer. Le pays doté de ressources naturelles de valeur, semblent disposés à une révolution industrielle. L’envolée des cours des matières premières constitue une grande opportunité. Les recettes provenant de cette flambée sont une aubaine dont il faut faire bon usage. La conversion des revenus provenant des ressources naturelles en actifs productifs représente pour cela une condition sine qua non. Les pays africains ont célébré, ce 20 novembre encore, la journée de l'industrialisation de l'Afrique sur le thème « Industries compétitives pour le développement de l’Afrique ». Une journée pour inciter les pays à s'engager davantage dans le processus industriel et pour mobiliser l'appui international en faveur du développement industriel de l'Afrique.
Les experts préconisent trois initiatives pour combler l’écart en matière d’infrastructures : accroître la part de la dépense publique consacrée aux investissements dans l’infrastructure; rendre plus performante l’exécution des investissements et des services, notamment en encourageant les entreprises et les investissements privés; et parvenir à un nouvel accord avec les partenaires de développement, concernant la pertinence de l’infrastructure de base pour la croissance. A cela, s’ajoutent les politiques d’appui au regroupement des entreprises telles que la création des zones franches et l’intégration régionale pour résorber le problème de l’exiguïté des marchés nationaux. Mais la plus importante de toutes ces mesures est la capacité des pouvoirs publics à opérer des choix stratégiques.

«Une occasion pour accélérer le processus d’industrialisation » [interview]

Badel Ndanga Ndinga, ministre de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique.

Quelle importance revêt la célébration ce jour de la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique ?

En 1989, l’Assemblée générale des Nations Unies, de concert avec l’Organisation de l’Unité Africaine, devenue l’Union Africaine, a institué le 20 novembre comme « Journée de l’Industrialisation de l’Afrique » (JIA). C’est une occasion choisie pour mettre en exergue le profil des efforts visant à promouvoir le développement industriel durable en Afrique. Un moment d’évaluation du chemin parcouru, une opportunité pour les pays africains non seulement de se pencher sur les progrès effectués, mais aussi de se mettre au diapason des défis de l’heure dans un monde qui est devenu un grand village planétaire. La JIA est donc une occasion pour les pouvoirs publics de se concerter avec le secteur privé en vue de relancer l’économie des pays africains par la dynamisation et l’accélération du processus d’industrialisation.

Le thème retenu pour cette édition cadre avec cet esprit, « Industries compétitives pour le développement de l’Afrique ». Mais après vingt-et-un ans de célébration, est ce qu’on ne tourne pas autour du pot ?

Le thème de cette édition souligne le rôle potentiel de l’industrie dans le développement socio-économique de l’Afrique et fait ressortir l’importance centrale de la compétitivité internationale dans la réalisation de ce développement. Certes, aujourd’hui, le décollage industriel des pays africains est plombé par un certain nombre de maux comme la faible diversification des bases productives, la faible valorisation des ressources naturelles, la sous utilisation des capacités productives installées, la faible adaptation de son économie industrielle au nouvel environnement des échanges qui accroît la concurrence et limite son accès au marché mondial. C’est donc fort conscients de toutes ces faiblesses, que les Chefs d’Etat africains ont, entre autres, adopté en janvier 2009, le Plan d’action pour le développement accéléré de l’Afrique, dont l’innovation majeur porte sur l’obligation des investisseurs à transformer ou à faire transformer au moins 15% de nos ressources naturelles, agricoles et minières. Ce qui démontre, à n’en point douter, une avancée certaine en termes de vision, de volonté politique et de restructuration. On ne peut donc pas dire que l’on tourne en rond depuis l’institution de cette importante journée.

Pouvez-vous nous donner des exemples de mesures mises en place au Cameroun pour sortir de ce que vous décrivez justement comme un paradoxe ?

En effet, pour répondre à l’objectif primordial de promotion de l’industrie, le Chef de l’Etat, Paul BIYA, a prescrit une nouvelle vision industrielle, déclinée dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi, destinée à faire du Cameroun un pays émergent et industrialisé à l’horizon 2035. Une place de choix y est accordée à la transformation locale de nos ressources naturelles. Particulièrement dans le cadre de la compétitivité, notre pays bénéficie aujourd’hui, du programme de mise à niveau financé par l’Union Européenne, et mis en œuvre par l’expertise de l’ONUDI, au bénéfice du secteur privé, fer de lance de la croissance et de l’enrichissement véritable. On peut aussi relever dans le même ordre d’idée, la mise en place effective de nouvelles structures d’encadrement et d’accompagnement des investisseurs comme l’API, l’ANOR (avec l’arrimage récent du Cameroun à l’ISO), le Guichet Unique etc, dans le but d’améliorer le climat des affaires et les capacités productives d’une part, et d’autre part de renforcer de façon optimale la compétitivité de notre tissu industriel. Ces actions significatives vont permettre à terme de booster notre économie et de générer la valeur ajoutée manufacturière tout en créant des richesses pour notre pays.

Propos recueillis par

Simon Pierre ETOUNDI

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