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Dossier de la Rédaction

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Les députés ont voté le budget de l'Etat pour 2011

Le gouvernement compte d’ici le début de l’exercice 2011 concentrer les investissements dans des secteurs qu’il considère comme étant des piliers de la relance économique:la santé, l’agriculture, les travaux publics, l’eau, l’énergie, les infrastructures et les mines.


« Il y a la guerre ? » Pas de panique. C’est juste une réplique servie par un parlementaire au représentant du ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense, alors qu’il n’avait pas fini de transmettre aux députés les excuses de son patron absent. Ont suivi des rires et des murmures dans l’hémicycle. Mauvaise blague certes, mais quoi de plus normal pour relaxer l’atmosphère presque tendue qui régnait jusque là entre députés et membres du gouvernement. Aucun ministre n’a d’ailleurs échappé au grand sens de l’humour dont ont fait montre les députés durant toute la durée de la séance d’adoption du projet de loi de finances. Certains ne se privant pas de bafouer le règlement qui veut qu’on demande la parole avant de parler. Quelques-uns ont dû être rappelés à l’ordre par le président de la Chambre qui détectait une sorte d’outrage dans certaines interventions. Du coup, cette atmosphère tantôt sérieuse tantôt détendue a permis de ne pas remarquer le temps qui passait. En effet, la séance d’adoption du budget qui a débuté samedi dernier aux environs de 18 h, ne s’est achevée que dimanche soir aux alentours de 22 h. Les députés n’y sont pas allés du dos de la cuillère pour exposer leurs préoccupations aux membres du gouvernement. Plusieurs exprimant un sentiment de marginalisation de leur région dans la répartition de l’enveloppe budgétaire et d’autres, leur impatience quant à ce qui est de la réalisation de certains projets. « Je ne me reconnais pas dans ce budget. Je ne reconnais pas les préoccupations de mes populations. A quand le démarrage effectif des projets structurants ? » s’est interrogé un député de l’Extrême-Nord qui a jugé le budget irréaliste.

A la barre

A leur tour, les ministres ont tout fait pour se montrer le plus convaincant possible face à des députés très attentifs. Alors qu’il s’apprêtait à regagner son siège, Michael Ngako Tomdio, le ministre de l’Energie et de l’Eau a dû remonter à la tribune pour apporter une réponse plus satisfaisante à un député sur la question de la tarification de Aes Sonel, jugées astronomiques alors que les délestages continuent. Le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda à lui seul, a répondu aux questions de huit députés. Parmi ces multiples interrogations, l’épidémie de choléra qui a donné l’occasion au ministre de faire le point sur la maladie. Selon André Mama Fouda, depuis le début de l’épidémie en mai dernier, 9803 cas ont été détectés et 619 décès enregistrés. La région de l’Extrême-Nord arrive en tête avec 9068 cas détectés et 588 décès, suivi par le Littoral, le Centre et tout récemment le Nord-Ouest. Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, n’a pas eu besoin de rédiger ses réponses à l’avance pour répondre aux préoccupations qui lui ont été adressées sur la disparition de la zone d’ombre et de silence, la rumeur sur les députés qui auraient demandé 100 millions de F pour voter le budget et la rumeur sur le décès du ministre d’Etat secrétaire général à la présidence de la République, Laurent Esso et les allégations dont a été victime le chef de l’Etat. De manière générale, le Mincom a fustigé l’instrumentalisation de la presse écrite qui met à mal le professionnalisme dans le métier de journaliste. Un autre ministre qui a mis pas mal de temps à la tribune, c’est celui des ministres des Finances, last but not least, Essimi Menye a clos le passage des membres du gouvernement. Dans ses réponses, il a exposé les raisons qui justifient le fait que le budget soit réaliste. « Il a fallu mettre des piliers solides pour renforcer notre économie. Notre économie ne peut pas financer plus. Notre taux de croissance est resté en dessous de la moyenne parce que notre économie pendant longtemps était portée par la production pétrolière qui aujourd’hui est en décroissance. Notre croissance hors pétrole prend de meilleures directions », a-t-il expliqué. L’emprunt obligataire, l’ajustement budgétaire, la situation de la Commercial Bank of Cameroon (CBC), la faible enveloppe budgétaire alloué au ministère du Tourisme. Sur ce dernier point, Essimi Menye a reconnu qu’il est impossible de développer le tourisme avec 800 millions de F qui est le montant du budget d’investissement du Mintour. Toutefois, « il faut comprendre que c’est un processus. Je suis d’accord qu’il s’agit d’un secteur porteur de croissance. Le montant allouée à ce département ministériel doit être analysé sur le moyen terme pour obtenir de bons résultats », a-t-il apporté comme élément de réponse.

Adopté

Finalement, tout est bien qui finit bien. Après la séance des questions-réponses, les députés ont passé en revue les articles du projet de loi de finances 2011. Deux ou trois textes ont été amendés, sans pour autant dénaturer la loi. Il s’agit de la proposition du gouvernement s’agissant de l’abattement sur les pneus qui est passé de 10 à 20%. L’article 597 fixant les taux du droit de timbre sur les véhicules automobiles a été modifié. Le projet de budget initialement prévu à 2571 milliards de F a été adopté. Le gouvernement compte d’ici le début de l’exercice 2011 concentrer les investissements dans des secteurs qu’il considère comme étant des piliers de la relance économique. Il s’agit des secteurs de la santé, de l’agriculture, des travaux publics, de l’eau et de l’énergie, des infrastructures et des mines. Une plus grande allocation des ressources du budget d’investissement ira à chacun de ces secteurs. Dans le projet de loi de finances pour l’exercice 2011 validé par les députés dimanche dernier, le projet de budget consacre 59,12% aux dépenses, 26,46% aux dépenses d’investissement et 14,42% au règlement de la dette. Les ressources internes sont évaluées à 2114 milliards de F contre 2149 en 2010. Quant aux ressources externes, elles s’élèvent à 457 milliards de F contre 421 milliards de F en 2010, soit une augmentation de 8,55%. Ces ressources externes sont réparties en 353 milliards de F pour les emprunts et 104 milliards de F pour les dons.

Si de manière générale il a été observé une coupe générale sur l’enveloppe budgétaire allouée aux ministères, le ministre des Finances a déclaré : « Nous gérons le budget d’une économie qui sort de la crise. »

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