Il aura fallu près d’une décennie au gouvernement camerounais pour comprendre l’intérêt de solliciter le marché financier dans la sous région Afrique centrale en vue d’obtenir des fonds utiles pour booster les projets structurants à l’instar du barrage de Lom Pangar ou du port en eaux profondes de Kribi. C’est ainsi que le 18 novembre dernier, le ministre des Finances, Essimi Menye, a officiellement lancé à Douala, l’emprunt obligataire de l’Etat du Cameroun à la Douala Stock Exchange, par appel public à l’épargne pour un montant de 200 milliards de Fcfa. Pour autant, les entreprises, principales concernées, traînent encore les pieds pour utiliser cet autre moyen de mobiliser les fonds qui s’offre à elles en dehors du financement bancaire.
Pourtant, selon des experts, l’une des leçons à retenir de la récente crise financière est l’impérieuse nécessité de diversifier les sources de financement des économies. Et pour cela, le recours aux produits sains du marché financier est une solution majeure. C’est donc dans l’optique de dynamiser l’activité boursière afin de permettre au marché financier de l’Afrique centrale de jouer pleinement son rôle en tant qu’outil de financement long des économies de la Cemac que la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) organise les 6 et 7 décembre prochain, à Brazzaville au Congo, la deuxième édition des Journées du marché financier de l’Afrique centrale (Jmfac). Thème : « La bourse de la Cemac au service des entreprises. »
Il sera question durant les deux jours de travaux, de sensibiliser les acteurs et le public d’une part sur la nécessité de promouvoir le marché financier comme outil de financement long de l’économie et d’autre part, d’aider les entreprises à comprendre les conditions à remplir et les mécanismes à employer pour accéder à ces ressources financières. Pour atteindre cet objectif, une dizaine de communications et deux tables rondes sont prévues. « Financement des entreprises et marché financier » ; « Gouvernance d’entreprise : la clé de succès pour leur accès au marché financier » ; « Comment une entreprise se prépare-t-elle à l’appel public à l’épargne » sont quelques thèmes qui seront développés par des experts venus de France, du Maghreb, de l’Afrique de l’ouest et du centre. Selon Alexandre Gandou, le président de la Cosumaf, le développement du marché financier de la Cemac et son dynamisme constituent une alternative crédible à la problématique de financement des économies des pays membres de la Cemac et un véritable levier pour son intégration économique et financière. Les entreprises n’ont qu’une seule chose à faire : s’introduire en bourse.
